VOUS SOUVENEZ-VOUS DES "PINCHONISSES"?
Alain GRAUX
Alain GRAUX
Il
n'y a pas d'exemplaire de la vie hivernale du couple de pinsons des arbres!
Mâles et femelles vivent en effet séparés, ce qui justifie l'épithète latine caelebs
(célibataire) qualifiant son nom générique de fringilla (pinson).
Le
pinson est un passereau chanteur de l'Europe occidentale, à plumage bleu et
verdâtre coupé de noir et à la gorge rouge. Il répète jusqu'à quatre cents fois
son chant en une heure. Selon son chant, les pinsons se classent en
"biscowit", "vidjeu", "scorio",
"scotchia", "abayau", "ratiasguire",
"répétau", "vîyetchapia", "clokî tchapia" ou
"chant d'passe". La tenderie s'exécutait généralement vers septembre.
Il existe deux types de tenderie, "tindrîye à blancs" ou "à
l'amourette". On apprécie ou pas, mais beaucoup de Binchois du 19ème
siècle et jusqu'à nos jours en firent leur amusement.
Amusement
barbare dirons nous, car il fallait brûler les paupières des ces oiseaux pour
qu'ils ne soient pas perturbés par l'environnement extérieur. Léopold II fit
interdire cette pratique; depuis, en cage individuelle ou en volière, le pinson
a retrouvé toute sa verve.
Les
amateurs tiennent les oiseaux dans des cages ou gayoles, ils sont ainsi
séparés de leurs congénères afin d'être en condition pour faire vibrer leur
organe, on dit alors qu'ils possèdent du feu. Ils les élèvent pour leur
plaisir mais aussi en vue des nombreux concours de chant. Ils peuvent vivre
ainsi une quinzaine d'année.
Ces
concours débutent généralement en avril, et établis dans les règles de l'art.
La "gayole" accrochée à deux mètres du sol et face à son
propriétaire, qui lui, se situe à environ 2,5 m . de la cage. Il y a une période de mise
en condition de l'oiseau dite "période de lancement". Le concours
débute ensuite, pendant une heure précise, l'amateur pointe sur une fiche le
nombre de chants complets qu'exécute son oiseau. Le calme le plus complet est
requis. Des juges veillent au bon déroulement du concours. Le chant ne
peut-être comptabilisé que si l'"attaque", le "bran" et la
"finale" sont exécutés.
Ces
concours se tenaient principalement dans des petites rues étroites, et
organisés par les cafetiers: Rue du Cygne (1947: Vve. A. Francq) , rue du
Marché aux poulets, ruelle Toutou (Eugène Deliège), rue Saint-Ulgiste, rue du
Posty (café Delhaye), rue et Faubourg Saint-Paul (sur les remparts et chez
Jules Cottin), à Million (au Kilog), rue des Bonnes femmes, rue de l'Eglise
(1947: Georges Nicaise), rue Sainte-Aumône (1947: chez Joseph Francart dit
"Cougne").
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