lundi 5 décembre 2016

Friandises à la belle époque


PETITES GÂTERIES A BINCHE A LA BELLE EPOQUE

                                                                                                                                       Alain GRAUX

De tous temps les friandises faisaient le régal des enfants et des plus grands d’ailleurs. Au début du XXe siècle les confiseurs et marchands de gâteries étaient légions.
En 1885, Fernand Levie[1] installa, au Pavé de Charleroi une chocolaterie qui employait beaucoup d’ouvrières reconnaissables à leur calot et leur grand tablier blanc. Elles étaient dirigées par François Yernaux[2]. Petite au début l’usine Levie s’agrandit pour devenir « L’Union coloniale ». On y fabriquait aussi du vinaigre et du pain d’épice.

Le chocolat était vendu en minces tablettes, il était augmenté de malt, la publicité de la firme le disait « le plus fin, le plus digestif et le plus fortifiant. L’emballage renfermait l’image d’un facteur, d’un drapeau ou d’un timbre de tous pays. Les petits Binchois collectionnaient, s’arrachaient, échangeaient les vignettes car la remise de la collection complète aux détaillants qui les vendaient donnait droit à un ballon. Malheureusement, il manquait toujours une image : le n° 75 était en effet très rare.



A proximité de là, Ernest Lievens[3], dit « le Grand Pierre » confectionnait des tartes au rie qu’on disait inimitables. Une autre pâtisserie-confiserie avait les faveurs des plus jeunes, c’était à la rue Saint-Jacques à l’enseigne « le Gâteau royal », Oscar Clément[4] y fabriquait des bonbons fins, des pièces montées, sa fierté était la production des sorbets et des glaces.


On pouvait aussi en déguster sur la rue, auprès de Thérèse Di Cristophano dite « Thérèse al crème » ou de M. Naegels, toujours sur son tricycle. L’hiver, ils vendaient des marrons chauds qu’ils cuisaient sur des braseros.
De nombreuses confiseries étaient connues. Sur la Grand-Place, il y avait la maison Leblanc[5] était spécialisée dans les « boules » et le sirop de sureau ; presque en face, il y avait la boutique à « piquantes » de Maria Bronchain.  On y achetait des bonbons à une « cenne » (2 centimes) ou un « gigot » (1 centime). Pour 5 centimes on pouvait obtenir un chocolat à la crème un sachet d’anis ou un paquet de « piquantes ». A côté de chez Bronchain s’installa Navez dit Cullus[6]. Cette confiserie supplanta par la suite sa voisine.
Chez Monchaux, rue du Cygne, on vendait des  « bourdons » « carabibis » (caramels au beurre et cassonade de Candy)
La revue « Tavau Binche » du notaire Gaillard, perpétua le souvenir d’un colporteur en renom : « Mimile Panpan »[7]. Celui-ci déambulait dans la ville avec deux paniers sous le bras :


« Voyez, c’est Mimile
                                                          Panpan qu’on taquine souvent
Simul’ la colère
Mais l’malin, tout en pleurnichant
Fait sa p’tite affaire
Il vend des œufs durs ou mollets
Des oranges et des gaufrettes
Des macarons, des pistolets
Du pain à la grecq’, des noisettes
Ainsi que des espagnolettes
Charles Deliège l’évoquait  aussi en disant qu’il vendait des « gailles, des nougats eiét des us durs » (des noix, des nougats et des œufs durs) dans les fêtes et au jeu de balles.
Parlant de jeu, nous évoquerons celui qu’on trouvait « au Suisse »,  confiserie de la Grand-rue. Il y avait une roue sur un axe dont le périmètre était planté de clous ; quand on donnait de l’élan à la roue, celle-ci était freinée par une plume qui l’arrêtait sur une couleur donnée. Si la couleur était la bonne, on avait droit à une sucette au sirop.



[1] Levie Fernand, ° Binche 1-8-1854, † Bruxelles 12-11-1934.
[2] Yernaux François-Auguste, °  Lobbes 20-12-1859, directeur de la chocolaterie
[3] Lievens Ernest, ° Binche 6-4-1872, , x Binche 15-2-1896, Garet Anna, ° Binche 6-5-1875
[4] Clément Oscar, ° 20-1-1873, x Binche 8-4-1896, Bourgeois Delphine-Louise,
[5] Leblanc Ludovic-Fernand-Emile, ° Binche 8-5-1876, x Binche 18-6-1907, Paridaens Maria-Charlotte-Ghislaine, ° Binche 10-12-1885
[6] Navez Alphonse-Louis, ° Binche 19-6-1890, y † 27-1-1968, x Binche 9-12-1914, Rousseau Olga, ° Binche 9-8-1894, y † 28-9-1961, négociante.
[7] Buisseret Emile, ° Binche 3-2-1835, y † 8-12-1904

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