dimanche 4 décembre 2016

La société des concerts


La Société des concerts de la ville de Binche

                                                                                                                                         Alain GRAUX

La « Société des concerts de la ville de Binche »[1] a été créée le 16 janvier 1820 par Louis Coupez, M. de Lattre de Ressaix, Demaret, Auguste Fontaine, Alexandre, Auguste et Ursmer Humfrey, Jacques Lambrez, Alexandre Leghait, Matton, Bernard Poncelet et Alexandre Williams.
Les fondateurs créent alors une commission administrative :
Louis Coupez, président,
Auguste Fontaine, secrétaire,
Auguste Humfrey, chef d’orchestre,
Ursmer Humfrey, sous-chef d’orchestre
Bernard Poncelet et M. Demaret, membres.

 La société donnera des concerts du mois de novembre jusqu’au mois d’avril, de quinze en quinze jours.
Les sociétaires paieront 7 sous de Brabant, chaque mois pendant la période de concert, pour un abonnement simple, le double pour deux personnes, etc.
Afin de faciliter l’établissement de la société, dont le premier concert aura lieu le 30 janvier 1820, les sociétaires devront payer leur cotisation dès la création et par anticipation pour les mois de février, mars et avril.
Pour les non membres la participation est de 5 sous ½ de Brabant.
La commission est chargée des dépenses et recettes de la société, elle inventorie tous les objets au fur et à mesure de leur achat, elle est chargée de tracer un règlement d’ordre pour l’orchestre tant pour les répétitions que pour les concerts. Elle forme les programmes de chaque concert, en fixe la salle, les jours et heures qu’elle notifie aux sociétaires par l’envoi, chez eux de leur carte d’entrée.
Chaque année à l’approche de la Sainte-Cécile, la commission propose un mode pour célébrer cette fête. Il sera libre au sociétaire d’y participer ou non.
En cas de dissolution ou d’extinction de la société, c’est à l’autorité municipale qu’il appartiendra de reprendre les objets et de les conserver afin de les rendre à une autre association musicale.
Le règlement de la société est soumis à l’approbation de l’administration communale. Cette dernière approuva en séance du collège du bourgmestre et des échevins le 19 janvier 1820.
L’orchestre est composé au départ par Auguste Humfrey, chef d’orchestre, Ursmer Humfrey, sous-chef d’orchestre, Alexandre Humfrey, Gérard Humfrey, Antoine Masuy, Louis-Joseph Bourgeois, Henri Boulanger, Ursmer Delhaye, Charles Boursin.
Comme prévu, la commission administrative de la société produisit un règlement pour l’orchestre.

«  Règlement de l’orchestre

Chapitre 1 : Le chef

  1. M. Auguste Humfrey est chef de l’orchestre et en son absence M. Ursmer Humfrey le remplace.
  2. Le chef de l’orchestre assigne à chacun sa place et sa partie. Il prie un membre complaisant d’y disposer les musiques. Il soigne l’accord mutuel des instruments et y donne la mesure. Tout membre lui doit attention et prompte déférence.
  3. Il ne perdra jamais de vue que c’est surtout la fermeté de caractère et la bienveillante sévérité du directeur de musique que dépendent le bien-être et les progrès du corps qu’il préside
Chapitre 2 : Des répétitions, des amendes y relatives et des musiques

  1. Chaque hiver, de novembre à Pâques, il y aura les jeudis à une heure de l’après-midi dans la salle de la société, répétition du programme arrêté pour le concert le plus prochain.
  2. Si un de ces jeudis soit jour de fête, ou tout autre empêchement, le chef d’orchestre s’entendra avec le collège administrant pour fixer la répétition à un autre jour et heure, il le fera savoir aux musiciens par le coureur de la société, 24 heures avant la répétition.
  3. Les  répétitions seront secrètes, le chef d’orchestre aura soin d’écarter les personnes inutiles à sa réussite.
  4. Tous les membres de l’orchestre, qui à l’heure de la répétition sonnant, ne seront pas dans la salle avec leur instrument, encourront au profit de la caisse de la société, l’amende de deux sous de Brabant.
  5. Cette amende sera de trois sous ½ pour le membre ayant manqué la répétition ou qui l’aura quitté tôt ou tard sans la permission du chef avant la fin.
  6. Le chef exceptera le musicien, s’il est prévenu la veille de la répétition  par un motif plausible.
  7. le chef tiendra compte des amendes, lesquelles se recevront par l’économe de la société,  le lendemain de chaque concert.
  8. Dès que le programme d’un concert sera arrêté, le coureur portera au musicien sa partie et la faire  reprendre par le même coureur avant chacune des séances afin de les faire être toutes ensemble.
  9. C’est M. Louis Bourgeois, qui est prié de se charger de cette confiance.
Chapitre 3 : Des concerts et des amendes y relatives.

  1. Le jour et heure de chaque concert seront annoncé à l’orchestre au plus tard à la dernière répétition et cela par l’affiche dans la salle.
  2. Le chef d’orchestre et tout membre y jouant, qui sonnant la ½ heure avant celle fixée pour le concert, ne sera pas avec son instrument dans la chambre destinée à l’accord mutuel, encourra l’amende de deux sous.
  3. Cette amende sera de trois sous 1/2 contre celui qui n’arrivera qu’après l’heure du concert.
  4. Il encourra 5 sous d’amende contre quiconque de l’orchestre n’aura pas assisté au concert.
Chapitre 4 : Des indemnités.

  1. Tous membre de l’orchestre fait la séance de concert par plaisir, mais la commission ne trouve rien de plus équitable que de désintéresser ceux des musiciens que les répétitions enlèveront à leur travail.
  2. En conséquence, le collège administrant fera compter le lendemain du concert à chacun d’eux qui le voudra, une indemnité dont, de son mieux, la commission fixera ultérieurement le taux de chaque répétition.                           Fait à Binche le 27 janvier 1820 »
La réunion du 22 janvier 1820, nous situe où se situe le local  de la société :
« Les membres de la commission de la Société du concert de la ville de Binche » se sont réunis en la salle du concert sise au couvent des R.P. Récollets et ont arrêté le premier concert qui se donnera le 30 du courant à 17h. »
 Cette association durera jusqu’en 1828, au moins.







[1] A.V.B. 6008.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire