vendredi 2 décembre 2016

Les poêles vernissés du château Marie de Hongrie


LES POÊLES VERNISSÉS DU CHÂTEAU DE MARIE DE HONGRIE

                                                                                                                                    Alain GRAUX



En 1898, lors de l’agrandissement du parc, grâce à l’incorporation du jardin de l’ancienne cure, on mit à jour plusieurs caves, entre le rempart et la collégiale. Dans une de ces caves que l’on déblaya, on trouva des poteries, des ferrailles et des panneaux vernissés bruns et verts, probablement d’origine allemande. C’étaient des éléments de poêles permettant de chauffer le palais comme on peut encore en voir dans certains châteaux allemands ou hongrois.
Ces fragments représentaient des sujets mythologiques, avec    ornements de style Renaissance.
Après leur découverte, il a été tenté de reconstituer les panneaux brisés et de remonter un poêle complet. Mais les panneaux viennent certainement de plusieurs  poê1es différents.
C’est dans les locaux du musée, situé alors à l’étage de l’école Moyenne (actuel Musée du Carnaval et du Masque) qu’Auguste Derbaix et l’architecte communal Vital Gaillez reconstituèrent des ensembles constituant des poêles utilisés dans le château de Marie de Hongrie.
Lorsque le musée fut transféré, rue de la Pépinière, les essais de reconstitution constituaient un des attraits de l’établissement.
En 1956, le musée fut forcé de déménager pour laisser place à une école communale maternelle. La collection lapidaire ainsi que les poêles Renaissance furent déposés dans les caves Bette, ancien refuge de l’abbaye de Bonne-Espérance. Malheureusement l’état du bâtiment et des déprédations ruinèrent les collections. Dans les années 70, par peur des vols, Samuel Glotz, alors archiviste de la ville de Binche et fondateur du Musée du Masque, fit démonter les panneaux pour les conserver en lieu sûr dans les caves du musée.
Ce genre de poêle allemand est un système ingénieux. Il est constitué d’une enceinte entièrement fermée, en céramique (parfois en fonte, voire l’association des deux), diffusant une chaleur homogène dans la pièce à vivre.
Cette enceinte est constituée de deux corps, l’un inférieur, de plan quadrangulaire, l’autre supérieur indifféremment quadrangulaire, polygonal ou circulaire. Adossé à un mur en pierres faisant fonction de pare-feu.
Le corps inférieur est alimenté par un orifice réduit ouvrant depuis une pièce annexe (généralement la cuisine), ou par un corridor (dans les châteaux) ; cette pièce recueille aussi les fumées. Dans certains cas, ce système est même associé à la cuisinière, le foyer de l’un chauffant en même temps l’enceinte de l’autre.
Les maîtres mots sont ainsi sécurité (pas de danger d’incendie pour les boiseries des pièces à vivre, confort (chaleur régulière, absence de fumée) et rendement énergétique maximal (un seul foyer chauffant deux pièces, exploitation de l’inertie thermique de la céramique).
Il n’est donc pas étonnant que l’on ait trouvé ces poêles à cet endroit, cet en effet là que se situait la « buerie », celle-ci était composée de deux étages au dessous desquels s’étendaient la pâtisserie, la cuisine et le garde-manger.





















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