jeudi 1 décembre 2016

Binche, mémoire des rues: a rue du Phénix


LA RUE DU Phénix
                                                                                                                                         Alain GRAUX

Peu de citations nous sont parvenues sur l’origine du Phénix, en 1664, un greffe scabinal cite un lieu …proche du Fenicq… et le  12 avril 1776 on nomme…l’héritage du Phénix
La rue du Phénix commence à la rue des Morts et aboutit à la rue des Arquebusiers nommée auparavant Faubourg Saint-Jacques (Porte Saint-Jacques)




Plan cadastral primitif, vers 1830

Cité au début du XIXe siècle, le chemin du Phénix est devenu rue suite à la construction des maisons Devergnies, mais sur le plan cadastral Popp (vers 1860),c la rue est toujours nommée Faubourg St Jacques.
Elle est dominée par le rempart longeant le vieux cimetière, une tour forme l’angle du rempart. Celle-ci a été bâtie en 1407-1408[1].

LES ARQUEBUSIERS
En 1554 les arquebusiers de Saint-Vincent, dite du Bon Vouloir, avaient leur jardin pour le tir à l’arquebuse au pied du rempart. Il comprenait une partie du fossé de circonvolution [2]

LE BERCEAU
Dès 1810, la société « l’Union des Archers » avait son siège chez Grimart au lieu-dit Phénix. Son berceau existait sur le chemin de ronde du rempart, dans l’ancien jardin de son président, M. de Biseau, ancien capitaine des arquebusiers[3].
Il mesurait 10 ares 34 centiares et tenait au chemin du Phénix.
La compagnie payait 5 sous à la Ville et 10 sous et un chapon au Domaine.

LA CORROIERIE GREGOIRE

En 1846, l’apothicaire Louis Grégoire créa une tannerie, cadastrée A 50b, qui longeait la Samme, le terrain à l’arrière de la tannerie longeait la petite rue aux Morts. Suite à son décès survenu en 1856, ses deux fils Emile et Eric continuèrent l’entreprise[4] et l’agrandirent en y incluant la maison faisant coin de la rue des Morts et de la rue du Phénix, elle devint atelier de corroierie. La cave de cette maison était habitée.
A la mort d’Emile, Eric Grégoire continua l’activité avec l’aide d’Edmond Vandewalle-Sauvenière jusqu’en 1889. L’atelier fut supprimé, en 1902, Eric Grégoire fit don des bâtiments à son associé.
En janvier 1902, Edmond Vandewalle fait bâtir deux maisons dans la rue à côté de l’ancien atelier

LA TANNERIE DEVERGNIES
Les frères Devergnies, Maximilien[5], Henri[6] et Michel[7], créèrent une tannerie en 1867, cadastrée A.160c,
Toutes les maisons ouvrières de ce côté de la rue appartenaient aux frères Devergnies : celles cadastrées A.161 à A.169.
Celles cadastrées A.170a à 170h  furent bâties alors pour les ouvriers de la tannerie, Ceux-ci pouvaient disposer des caves et du rez-de-chaussée, l’étage et les greniers étaient réservés à la tannerie pour entreposer et sécher les cuirs.

LA cour JACOT
Cour située au Phénix

CARRIERE HUBAUT
ne cassure majeure qui traverse une grande partie de l’Europe occidentale et qui est connue chez nous comme Faille du Midi dans le Hainaut est visible dans la carrière[8]. Pour son intérêt géologique, le site a été classé le 14-3-1979. Elle fut découverte en 1863 par F.L. Cornet et A. Briart.
Cette carrière, située su le versant ouest de la Samme, fut ouverte en 1862 par Pierre Hubaut, de Houdeng, ne fut exploitée que très peu de temps

L’ASILE SAINTE-PHILOMENE
L’Asile Sainte Philomène fut créé en 1879, les religieuses de l’Enfant Jésus quittèrent la rue Saint-Paul suite à la promulgation de la loi sur l’instruction primaire[9].
Par délibération du 23-12-1855, le conseil communal a supprimé le jardin d’enfants communal et a adopté l’école gardienne libre de Sainte Philomène. Cette école fut fréquentée par 732 enfants
Vers 1850, l’école gardienne libre Sainte Philomène existait déjà En 1879, suite à la promulgation de la loi sur l’instruction primaire, les religieuses de l’Enfant Jésus quittèrent la rue Saint Paul et  établirent l’Asile Sainte Philomène au lieu-dit Phénix.
En avril 1905, les Sœurs agrandissent leur domaine en faisant bâtir un dortoir.
Vers 1968, les Sœurs furent remplacées par les Frères de la Doctrine chrétienne qui en firent une annexe de leur école.
En juillet 1998, le quartier du Phénix a vu disparaître l’ancienne école Sainte-Philomène et la chapelle qui y était attachée, qui étaient en très mauvais état. Le lieu a servi aussi de crèche, de plaine de vacances et de local pour les scouts.


                      La chapelle du Phénix et à droite les maisons bâties pour  la tannerie Devergnies.

En dessous d’une potale dédiée à St-Ursmer, la classe de 3e, de l’Asile Sainte-Philomène, en juillet 1911.



[1] Sur cette tour, lire : M. DARAS. Les remparts de Binche. La tour du vieux cimetière, Binche 1972
[2] T. LEJEUNE, Histoire de la ville de Binche, p. 235.
[3] La Société Guillaume Tell-La Gaieté, Binche 1924.
[4] Succession du 19-12-1856 devant le notaire Fontaine, acte 28.
[5] Devergnies Maximilien, ° Binche 2-1-1811, y † 20-10-1890, corroyeur
[6] Devergnies Henri° Binche 1-3-1814, y † 4-5-1862, industriel, marchand corroyeur
[7] Devergnies Michel-Victorien, ° Binche 6-10-1820, y † 20-12-1906, industriel, marchand corroyeur
[8] Sur la faille du Midi, voir GRAVET S. La faille du Midi, dans bulletin SAAMB mai 2011, pp.1-2.
[9] LEJEUNE T., Histoire de la ville de Binche, p.518

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