jeudi 1 décembre 2016

Binche, mémoire des rues: la rue du Coeur Dollent


Rue du RŒULX – RUE DU Cœur Dollent
                                                                                                                                      Alain GRAUX

La rue du Cœur Dolent a repris son ancienne appellation par décision du conseil communal du 14 mars 1989.
On l’a appelée tout un temps chemin ou rue du Rœulx
Le conseil communal de Battignies, en date du 15 août 1849, demande à l’autorité supérieure « de pouvoir empierrer le chemin du Roeulx sur une longueur de 350 m afin d’arriver au dessous de la ferme Gallez et par ce moyen maintenir provisoirement celui existant ainsi que le pavé »[1].
Il est à noter que le plan cadastral Popp  établi vers 1862 indique qu’il existe un sentier dit du Cœur Dollent, venant de Péronnes-lez-Binche suivant en parallèle le chemin du Cœur dolent (Jusque notre actuel cimetière de Binche).
Depuis 1893, le chemin de fer vicinal à vapeur de la ligne Binche Bracquegnies traverse le chemin du Rœulx. Cette ligne fut électrisée par la suite lorsque la ligne fut continuée vers La Louvière.

LA FERME CHAUDRON
La ferme Emmanuel Chaudron[2] était située au début du chemin du Rœulx, cadastrée A.43. A son décès son épouse continua l’exploitation avec son fils Alexandre Joseph[3]. La continuité de la ferme se fit avec son fils Victorien[4], dernier bourgmestre de Battignies de 1872 à 1881.

LA MATERNITE
La décision d’ériger une nouvelle maternité est prise en 1953. Lors du Conseil communal du 10-2-1955, on présente un projet de la Commission d’assistance Publique (C.A.P.) :
En vue de construire une nouvelle maternité et un complexe hospitalier, la C.A.P. se propose d’acquérir pour cause d’utilité publique des terrains sis entre la rue du Rœulx et la rue du Moulin, d’une contenance de 1ha 45 a 9 ca, pour le prix de 1.932.600 Fr.
La dépense sera couverte par la vente de terrains à la S.A. Charbonnages de Ressaix et des subsides de l’Etat à concurrence de 60%[5].
Vers 1956, eut lieu le transfert de la maternité de la rue Saint-Paul vers une nouvelle maternité construite rue du Rœulx
Les activités de la maternité terminèrent vers 1980
Ce fut une crèche « L’île aux enfants » qui prit la relève de l’institution.

LE CIMETIERE
Sur un terrain qui appartenait à la famille Louis Degueldre, cultivateur à Battignies, ses héritiers, Louis Degueldre-Everbecq, cultivateur à Waudrez et Degueldre Rosa et Liévine (mineures) de Waudrez, qui le vendirent en 1860 à la Ville de Binche, fut construit un nouveau cimetière.
La bénédiction du nouveau cimetière, situé rue du Cœur Dollent à Battignies eut lieu le dimanche 11 avril 1869.
En 1871, le Rapport des affaires de la Ville de Binche signale que le transfert du cimetière a occasionné à la Ville de Binche une dépense de 683.072, 87 Fr. y compris le terrassement et le pavage du chemin du Cœur dolent
En 1911, on érige à l’entrée du cimetière deux pavillons dont l’un est à usage de morgue.


A l’occasion du transfert du cimetière, le chemin du Cœur Dollent fut pavé.

LA FERME DU CŒUR DOLLENT
La ferme du Cœur Dolent, comprenait un corps de logis en deux demeures, une grange, des écuries, étable, toit à porcs et autres dépendances, cour jardin, verger contenant 1ha 98 a 2 ca, sise en face du cimetière, tenant au chemin du Rœulx, aux biens suivants, au sentier du Moulin Blanc et à Latteur.
Vers 1850, le propriétaire de la ferme du « Cœur Dolent », était François Gallez [6].
Son fils André[7] et ses filles Adolphine[8] et Lucie[9], lui succédèrent
Ensuite la propriété devint indivise entre Adolphine Gallez, ménagère, épouse Alexandre Hupin, rentier à Binche.
Pauline Gallez, en religion Mère Rosalie, de la congrégation du Sacré-Cœur à Mons.
 Gustave Gallez, négociant à Binche.
 François Gallez, négociant à Binche.
Désiré Gallez, pharmacien à Givry.
Ceux-ci vendirent la ferme en 1901.
Victor Canart[10], s’en rendit acquéreur, il était cultivateur et marchand de lait.

En 1912, le fermier était Alphonse Gauchez[11]

LES BRIQUETERIES
L’activité principale qui se tenait dans la rue du Rœulx était la briqueterie.
Le Conseil communal fit une demande à la députation permanente du Hainaut le 14-5-1921 et en 1922, afin d’établir une briqueterie pour une saison dur le pré appartenant à la ville de Binche, situé à front du chemin du Rœulx, et tenant au cimetière communal.
Il ya avait une briqueterie  tenue par Marcel Giliart[12] jusqu’en juin 1939
La briqueterie de Maurice Navez[13] fonctionna jusque 1970 environ, il exerçait aussi le métier de transporteur, au n° 40 de la rue du Rœulx.

LA MARBRERIE NICAISE
La proximité du cimetière occasionna l’ouverture d’une marbrerie, où l’on crée des monuments funéraires et l’on façonne des sculptures, gravures etc.
Cette firme est tenue par le tailleur de pierre Jules Nicaise[14]. Il commença ses activités à Binche vers 1918 et habitait la rue du Moulin


LE VELODROME
Un vélodrome bâti en bois fut bâti vers 1930 à la rue du Rœulx à l’emplacement de l’actuel home Jeanne Mertens, il appartenait à Ferdinand Scheepmans[15].  Il fut démoli avant la guerre 1940-1945.

LE STADE DE FOOTBALL
A l'emplacement du stade de football se trouvait un champ de courses hippiques.
Le stade de Binche abrite La Royale Union Sportive Binchoise (R.U.S.B), celle-ci est issue d'une fusion (ou regroupement), survenue en 1942, de clubs locaux parmi lesquels figurait le Football Club Binchois. Depuis 1944, la nouvelle entité est affiliée à l'Union Belge.

LA CHAPELLE NOTRE-DAME DES SEPT DOULEURS
Le plan Popp vers 1862 ne mentionne pas encore la chapelle, à l’endroit où elle sera érigée. La  chapelle fut bâtie entre 1862 et 1866, par François Gallez, fermier du Cœur Dollent, sur la parcelle 90 du cadastre de Battignies.
Lors du partage effectué devant le notaire Fontaine, le 20-7-1866, entre les héritiers de François Gallez, soit,  son fils André[16] et ses filles Adolphine[17] et Lucie[18], la chapelle est citée. Par vente elle passa ensuite aux mains de M. Hainaut, de Merbes-le-Château, qui la revendit[19].




[1] A.V.B. 02-00-01-3
[2] Chaudron Emmanuel-Joseph, ° Pont-à-Celles 1754, cultivateur, x Binche 3-2-1784, Leroy Victoire-Joseph, ° Binche 6-3-1864, † Battignies 20-3-1841
[3] Chaudron Alexandre-Joseph, ° Binche 6-2-1799, † Battignies 22-5-1853, cultivateur, x Battignies 23-11-1824, Latteur Rosalie-Sophie ° Battignies 4-9-1792, y † 14-3-1867, cultivateur
[4] Chaudron Victorien, ° Battignies 13-6-1825
[5] T’Avau Binche n° 417, 26-3-1955
[6] Gallez François-Jh., ° Binche 26-3-1780, † Battignies 21-11-1865, x Binche 10-11-1799, Gheuse Marie-Françoise, ° Ressaix 16-2-1779, † Battignies 1-10-1856.
[7] Gallez André-Joseph, ° Battignies 17-7-1805, y † 29-7-1870.
[8] Gallez Adolphine-Narcisse, ° Battignies 24-9-1801, y † 23-7-1872.
[9] Gallez Lucie-Joseph, ° Battignies 8-5-1811
[10] Canart Victor, ° Haulchin 5-2-1874, x Haulchin 24-6-1904, Chéron Adolphine, ° Haulchin 13-8-1882, † Binche 2-11-1931
[11] Gauchez Alphonse, ° Merbes-Ste-Marie, 7-9-1865, x Tracez M.
[12] Giliart Marcel-Ghislain, ° Jumet 6-8-1913, x Jumet 26-10-1936, Bohy Germaine, ° Jumet 2-7-1916, y  † 5-1-1953
[13] Navez Maurice, ° Estinnes-au-Mont 11-11-1920, † La Hestre 5-3-1974, x Malengrez Camilia-Valérie, ° 14-3-1915
[14] Nicaise Jules-Ghislain, ° Naast 2-10-1890, x Péronnes-lez-Binche 15-1-1914, Brasseur Victoire, ° Houdeng-Goegnies 2-7-1891
[15] Scheepmans Ferdinand-Louis, ° Zetrud-Lumay 21-8-1884, boucher, x Leval-Trahegnies 19-1-1910, Buisseret Juliette, ° Leval-Trahegnies 14-1-1892.
[16] Gallez André-Joseph, ° Battignies 17-7-1805, y † 29-7-1870.
[17] Gallez Adolphine-Narcisse, ° Battignies 24-9-1801, y † 23-7-1872.
[18] Gallez Lucie-Joseph, ° Battignies 8-5-1811
[19] A propos de cette chapelle, voir notre article plus détaillé, bulletin SAAMB février 2007, pp.4-7

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