dimanche 4 décembre 2016

Les "Pinchonisses"


VOUS SOUVENEZ-VOUS DES "PINCHONISSES"?

                                                                                                                         Alain GRAUX


Il n'y a pas d'exemplaire de la vie hivernale du couple de pinsons des arbres! Mâles et femelles vivent en effet séparés, ce qui justifie l'épithète latine caelebs (célibataire) qualifiant son nom générique de fringilla (pinson).
Le pinson est un passereau chanteur de l'Europe occidentale, à plumage bleu et verdâtre coupé de noir et à la gorge rouge. Il répète jusqu'à quatre cents fois son chant en une heure. Selon son chant, les pinsons se classent en "biscowit", "vidjeu", "scorio", "scotchia", "abayau", "ratiasguire", "répétau", "vîyetchapia", "clokî tchapia" ou "chant d'passe". La tenderie s'exécutait généralement vers septembre. Il existe deux types de tenderie, "tindrîye à blancs" ou "à l'amourette". On apprécie ou pas, mais beaucoup de Binchois du 19ème siècle et jusqu'à nos jours en firent leur amusement.
Amusement barbare dirons nous, car il fallait brûler les paupières des ces oiseaux pour qu'ils ne soient pas perturbés par l'environnement extérieur. Léopold II fit interdire cette pratique; depuis, en cage individuelle ou en volière, le pinson a retrouvé toute sa verve.
Les amateurs tiennent les oiseaux dans des cages ou gayoles, ils sont ainsi séparés de leurs congénères afin d'être en condition pour faire vibrer leur organe, on dit alors qu'ils possèdent du feu. Ils les élèvent pour leur plaisir mais aussi en vue des nombreux concours de chant. Ils peuvent vivre ainsi une quinzaine d'année.
Ces concours débutent généralement en avril, et établis dans les règles de l'art. La "gayole" accrochée à deux mètres du sol et face à son propriétaire, qui lui, se situe à environ 2,5 m. de la cage. Il y a une période de mise en condition de l'oiseau dite "période de lancement". Le concours débute ensuite, pendant une heure précise, l'amateur pointe sur une fiche le nombre de chants complets qu'exécute son oiseau. Le calme le plus complet est requis. Des juges veillent au bon déroulement du concours. Le chant ne peut-être comptabilisé que si l'"attaque", le "bran" et la "finale" sont exécutés.
Ces concours se tenaient principalement dans des petites rues étroites, et organisés par les cafetiers: Rue du Cygne (1947: Vve. A. Francq) , rue du Marché aux poulets, ruelle Toutou (Eugène Deliège), rue Saint-Ulgiste, rue du Posty (café Delhaye), rue et Faubourg Saint-Paul (sur les remparts et chez Jules Cottin), à Million (au Kilog), rue des Bonnes femmes, rue de l'Eglise (1947: Georges Nicaise), rue Sainte-Aumône (1947: chez Joseph Francart dit "Cougne").

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