jeudi 5 janvier 2017

La colombophilie à Binche


LA COLOMBOPHILIE A BINCHE

                                                                                                                                        Alain GRAUX

Dieu sait s’il y eut beaucoup de colombophiles à Binche, pourtant on leur interdit un jour de s’exercer à leur passion :
« Ce jourd’huy 10 juing 1766, Martin Lebrun et Ursmer Chevalier, huissiers de Messieurs le Prévôt et Jurés de la ville de Binche, après serment pretté, ont fait rapport à ce bureau qu’ensuitte de ban de police public du 12 avril dernier par lequel il étoit deffendu à tous bourgeois et habitans de cette ville de tenir des pigeons et de s’en défaire. Que par visitte faite le jour d’hier, ils ont trouvé que le Sieur Waude, le greffier Stacquet, le Sieur médecin Lemurel, le Sieur Charles-Ursmer Lucq, Antoine Gérard, tenoient des pigeons, en témoignage ont persisté et signé »[1].

Ces colombophile de la bonne société d’alors en furent pour leur frais par l’amende de 60 sols et frais de justice.
On ne trouve plus de texte parlant de la colombophilie avant la seconde moitié du XIXe s. pourtant des adeptes de cette discipline s’y adonnaient encore dans la ville.
Le sport colombophile est né vers 1866, deux locaux furent créés, l’un, rue de Mons au café devenu « la Taverne anglaise », tenu par Louis Van Remoortel. L’autre au local des Mélomanes, chez G. Labrique.
En 1869, l’administration communale de Binche décide de ne plus accorder de subside aux cinq sociétés colombophiles[2].
En 1874, il fut décidé de créer une fédération groupant les huit sociétés colombophiles binchoises : Le « Faucon », le « Pigeon bleu », le « Rapide », le « Pigeon royal », l’ « Epervier », l’ « Hirondelle », la « Concorde » et la Société « Sans peur ».
Arthur Warocqué (Décédé en 1880) allouait 25.000 fr. chaque année à la société colombophile de Binche.
Le 12-4-1949, la Société royale « Union colombophile binchoise fête son 75e anniversaire, à cette occasion la Ville de Binche offre une coupe[3].
En 1899, la Fédération se divisa en deux groupes, la société créée par M. Deliège prit pour nom « Le sport colombophile ». Les six autres sociétés formèrent « L’Affiliation colombophile ».
En 1907, les deux groupes fusionnèrent et formèrent « L’Union colombophile binchoise » dont les présidents furent Oscar Roulez (provenant de « L’Affiliation »)et Paulin Cordier (provenant de la ligue « Le Sport »).
En 1908, l’autorisation est donnée de faire usage du constateur au colombier.
En 1926, eut lieu la formation de la coopérative « La Maison colombophile binchoise », dont le local se situait Grand-rue chez Deliège. Son président est Jules Quinif.
« L’Union colombophile »  a deux locaux, l’un chez le successeur de M. Deliège, Eugène Beaudoux, Grand-rue, l’autre chez son neveu, Charles Beaudoux, au Café colombophile, rue de Robiano.
Dans son calendrier des coutumes, amusements et fêtes binchoises [4], Charles Deliège explique la progression des activités des colombophiles de janvier à août :

Janvier

Expositions d’pid’geons, concours expositions.

Février

Les pid’geonnisses accoupèlent’ leûs pid’geons.
Expositions d’pi’geons, accoupleûs professionnels.

Mars

Premièrés étapes avant les concours dé pid’geons ; Mierbes (Merbes), Plomb fondu, Erquèlènes (Erquelinnes).

Avril

Concours dé pid’geons :  Momignies, Saint-Quentin

Mai

Concours dé pid’geons : Noyon, Pont Sainte Maxence.

Juin

Concours dé pid’geons : Compiègne, Creil.

Juillet

El dimince del’ ducasse, concours dé pid’geons.
Concours dé pid’geons : Saint-Denis, Dourdan.

Août

Concours dé pid’geons : Rambouillet, Angoulême, Bordeaux, Dax.

LES SOCIETES COLOMBOPHILES

L’Avenir

Société colombophile représentée lors du 25 e anniversaire du mayorat d’Eugène Derbaix le 15-5-1910.

Le Coq d’Or

Le 7-4-1904, la société colombophile ‘Le Coq d’or » demande un subside à l’administration communale [5].

La Concorde binchoise

En mai 1937, Georges Lété fit don au Musée communal d’un règlement de la société colombophile « la Concorde » daté du 15-12-1865.
A cette époque le comité  était composé de A. Blaivie, président ; L. Van Remoortel, vice président ; J. Van Remoortel, secrétaire-trésorier.
En 1880, le local de la société « La Concorde » se situait chez Auguste Gigounon, rue de Biseau
Jean-Baptiste Deliège, est cité président en 1881 [6].

L’Epervier

En 1880, la société « L’Epervier » avait son local chez Alfred Jaupart fils, avenue Wanderpepen.
Emile Limbourg, président

Le Faucon

La société colombophile établie chez Eugène Baudoux, rue de la Station, organise un concours le lundi de Pâques 14 avril. Le lâcher aura lieu au Cateau. Prix d’honneur par deux pigeons : 100 fr. Mise 2fr. 25. [7]
Adrien Navez, cité président (Jubilé du bourgmestre GustaveWanderpepen 18-4-1881)

La Libre Concorde

Société colombophile présidée par Henri Bury, (Jubilé du bourgmestre GustaveWanderpepen 18-4-1881)

Le Pigeon Bleu

En 1880, le local de cette société était chez Firmin Richard, rue de la Halle aux Filets.
Lors du jubilé du bourgmestre GustaveWanderpepen, le 18-4-1881, Gustave Labrique, président « du Pigeon Bleu » représente sa société.
En 1884, la société « Le Pigeon Bleu » établie chez L. Sautriaux, Grand-place, organise le 17 août, un grand concours international sur Ribecourt.
225 fr. de prix d’honneur sont offerts au gagnant. La mise est de 2 fr. 75 par pigeon. [8]

Le Pigeon royal

Société colombophile dont les activités se tenaient chez « Momon » (Florimont Lebeau), rue de Mons en 1880

Le Pigeon d’Or

Cléophas Deprez, président (Jubilé du bourgmestre GustaveWanderpepen 18-4-1881)

Le Rapide
En 1884, on annonce que les affiches du concours annuel organisé par la société colombophile « le Rapide » établie chez Henri Deliège, place de Battignies paraîtront dans quelques jours [9]

Saint-Calixte

Société colombophile citée par T. Lejeune [10]

Les Sans-Peur

Société colombophile qui avait son local  chez Adolphe Deneufbourg rue de l’Eglise en 1880.

L’Union

Une nouvelle société colombophile vient de se fonder, la société « l’Union », le local est situé chez G. Colman, au faubourg Saint-Paul [11]

Société colombophile « Chez Coegne »

Le 18-8-1950, la société colombophile établie chez le « Coegne», rue Sainte-Aumône, reçut un subside de 250 fr. [12].

Société colombophile du « Grand Pot »

Le 18-8-1950, la société colombophile établie au  « Grand Pot », rue de Mons, reçut un subside de 250 fr. [13].

Société des Pigeonnistes de Battignies

Le 29-3-1882, lettre de Emile Limbourg, président du Cercle des Pigeonnistes de Battignies à l’administration communale afin de demander un subside [14].


[1] A.V.B. 00.00.01.35
[2] A.V.B. 01-00-01-16/2549
[3] A.V.B. 01-00-02-24
[4] DELIEGE C., Binche pa l’bowwète du maquis, Binche 1944, pp. 33-37.
[5] A.V.B. 01-00-01-21.
[6] Jubilé du bourgmestre Gustave Wanderpepen 18-4-1881.
[7] La Constitution, n° 12, 7e année, 23-3-1884
[8] La Constitution, n° 31, 7e année, 3-8-1884
[9] La Constitution, n° 12, 7e année, 23-3-1884
[10] LEJEUNE T., Histoire de la ville de Binche, 1887, p. 632.
[11] La Constitution, n° 3, 7e année, 20-1-1884.
[12] A.V.B. 01-00-01-27.
[13] A.V.B. 01-00-01-27.
[14] A.V.B. 01-00-02-17 / 8465.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire