LES AVATARS D’UNE
USINE BINCHOISE
Alain GRAUX
LA TANNERIE GAILLEZ
En 1812,
Charles Gaillez[1], marchand de cuir,
fabricant d’huile et de savon, décide d’ajouter à ses activités la tannerie,
profession exercée auparavant par son père.
Il
sollicite l’autorisation de faire
construire une habitation et tannerie sur la nouvelle chaussée de Binche à
Charleroi. Il en reçoit l’autorisation par décret impérial du sous-préfet de
Charleroi le 22 octobre 1812.
Il fait
partie de la garde d’honneur en 1813. En 1815, il loge des Prussiens dans sa
maison.
Le cadastre
de 1825 indique que le tanneur Charles Gaillez possède entre autres
biens :
Section C.
Parcelle 159 Jardin 5a 80ca
160 Maison tannerie 1a 40ca
161 Jardin 6a
80ca
Charles-César
Gaillez[2]
contina l’activité de son père.
En 1850,
Charles Gaillez demande l’autorisation de maintenir un barrage sur la rivière
la Samme à proximité de sa tannerie. Suite à une plainte des riverains, pour
causes d’inondations, le tribunal lui intima l’ordre d’enlever le barrage le 30
août 1850[3].
LA MAISON BRUÈRE
Cet immeuble qui jouxte la Samme a été acquis
par l’industriel Edouard Bruère[4]
par recours public le 15 novembre 1858, de Louison et Marie-Charlottte Gaillez
au titre de succession de leur oncle Charles Gaillez.
E. Bruère espère alimenter en eau la brasserie
qu’il a fait construire au coin de la rue de Merbes et du Pavé de Charleroi. Le
20 février 1859, il demande l’établissement d’une prise d’eau, mais lors de
l’enquête commodo-incommodo il y eut opposition des habitants de Battignies. La
prise d’eau est refusée.
Il loue le bâtiment formant alors deux maisons
occupées par M. Dugnolle et M. Lengrand et le jardin y annexé.
Le 30 juin 1861, il fait apport de ces deux
maisons à la société en commandite simple « Société des moulins et brasseries de Binche » qu’il vient de
créer, mais s’en dessaisit en 1863.
MALTERIE HAUCHAMPS
Le 7
octobre 1862, vente par Edouard Bruère, négociant à Binche, au profit de
Fernand Hauchamps[5],, son beau-fils et de son
épouse, d’une tannerie appendances et dépendances, close de murs, contenant 8a
8ca, cadastré section C. parcelle 173 et 174, sis faubourg de la Sablonnière,
tenant à Caroline Ramboux, à la ruelle Vénéris et par derrière aux représentant
François Dejardin.
Le 27 décembre 1863, devant le notaire Lechien,
de Fayt-lez-Seneffe, Fernand hauchamps, marchand de grains, crée une nouvelle
société nommée « Hauchamps et Cie.
Société de grains maltés »[6].
Le 29 janvier 1865, la société demande de
pouvoir établir une machine à vapeur fixe, d’une force de 10CV.
En 1870, la firme ouvre un crédit de 100.000
Fr. auprès de la banque Tercelin-Goffint-Manjot à Mons[7].
La plan et matrice cadastral Popp
renseigne :
Section C. Parcelle 172a Jardin 2a 10ca
172g Maison 1a
70ca
172h Maison 1a
173a Fabrique de malt et
Moulin
à farine à vapeur 2a 60ca
Vers 1913, à la fin de la malterie, elle était
encore dirigée par bel Hautier[8].
LA BANQUE HAUCHAMPS
Parallèlement à ses activités de malteur,
Fernand Hauchamps exerçait aussi le métier de banquier.
La siège de la banque
Hauchamps et à côté la malterie
En1870, en compagnie d’Adrien-Joseph Dugnolle,
il crée à Mons une société de banque nommée « Banque Dugnolle et Hauchamps ». En 1877, suite au décès d’A.
Dugnolle, il transfère le siège de cette banque à Binche dans les locaux de la
« Société belge des grains maltés » tout en conservant une succursale
à Mons.
Le 3 mars 1877, devant le notaire Williams, il
renouvelle son association avec Emérante Milcamps, veuve d’Adrien Dugnolle.
Le 28 août 1888, est créée la société de banque
en commandite simple « Hauchamps-Ruwet
et Compagnie ». Cette société au capital de 290.000 Fr. est fondée par
Fernand Hauchamps, industriel et conseiller provincial, domicilié à Binche ;
Arthur Ruwet[9], capitaine retraité,
demeurant à Mons ; Joséphine Bruère (son épouse) et Léon Bruère[10],
capitaine commandant d’artillerie, de Bruxelles.
MM. Hauchamps et Bruère sont commanditaires à
l’égard de Léon Bruère et de Mme Ruwet.
Fernand Hauchamps apporte 123.833, 34 Fr.
Arthur Ruwet apporte 25.000 Fr. et son épouse
58.333, 33 Fr.
Léon Bruère apporte 83.333, 33 Fr.
La société débute le 1er mars 1888
pour une durée de 10 ans.
Le 10 octobre 1902, Fernand Hauchamps s’associe
de nouveau avec son beau-frère Léon Bruère, alors major d’artillerie et
directeur au Ministère de la Guerre, ils créent la société en commandite simple
sous la raison sociale « Fernand
Hauchamps et Cie. Caisse commerciale de Binche ».
Elle prend cours le 15 octobre 1902 pour une
durée de 10 ans.
Le capital social est fixé à 250.000 Fr. dont
les apports sont de 150.000 Fr. pour F. Hauchamps et 100.000 Fr. pour L.
Bruère.
Il faut noter que Fernand Hauchamps fut
président de la Société Royale « Les Chasseurs » de 1881 à 1910.
Après le décès de Fernand Hauchamps, la maison
de maître qui formait la banque de l’entreprise fut vendue par son petit-fils,
Marcel Hauchamps[11] et scindée en deux
parties :
a1. LA
BANQUE CHARLES
L’activité bancaire continua sous la direction
de Marc Charles[12]. Cette banque arrêta ses
activités en juillet 1913. Cette partie de la maison fut vendue à Eugène
Delplancq
a2. LA
MAISON DELPLANCQ
Le négociant de tissus, Eugène Delplancq-Picart[13],
qui tenait son magasin rue du Cerf, vint habiter l’avenue Wanderpepen en
juillet 1925.
b. LA
MAISON DAUMERIE-GOMBAULT
C’esst un marchand-tailleur Fernand Daumerie[14]
qui acheta la partie gauche de cette maison, il y est déjà cité en 1928. Il
fabrique des vêtements confectionnés en gros.
Il donna son matériel et ses fournitures en
apport d’une société anonyme nommée « Etablissements
Daumerie-Gombault » qu’il crée avec sa famille devant le notaire
Derbaix le 9 décembre 1947.
Les fondateurs sont :
Fernand Daumerie et son épouse Julia Gombault,
confectionneurs, 22 avenue Wanderpepen
Andrée Daumerie, infirmière, à Bruxelles
Paul Daumerie, sans profession, 22 avenue
Wanderpepen
Paul Ledant, médecin et son épouse Mariette
Daumerie, habitant jette
Emmanuel Janssens, employé et son épouse
Marie-Louise Daumerie, demeurant à Gand
Alfred et Germaine Daumerie, frère et sœur,
marchands tailleurs, 47 avenue Albert 1er
La société a pour objet la confection de
vêtements en gros pour hommes et jeunes gens.
Le capital social est fixé à 200.000 Fr.
Le 11 mai 1954, devant le notaire L. Derbaix,
Fernand Daumerie et son épouse exposent que le capital de 200.000 Fr. est
devenu leur propriété par achats successifs. Suite à cette réunion entre leurs
mains, la société anonyme a cessé d’exister et est dissoute à la date du 31
décembre 1953.
LE « SHOPPING
CENTER »
Vers 1970 la demeure Daumerie/Delplancq fut
abattue pour faire place à un nouvel immeuble comprenant des appartements aux
étages, et un rez-de-chaussée commercial « Le Shopping Center »
devenu ensuite le magasin « GRO » et est passé ensuite dans d’autres
mains.
[1] Gaillez Charles-Adrien , ° Trivières 10-10-1776, † Binche 14-8-1841, x 1°- Binche 25
brumaire an V (15-11-1796), Leclercq Caroline-Bernardine-Joseph, ° Binche
11-7-1778, y † 19 nivôse an VIII (9-1-1800), x 2°- Liénard Joséphine,
[5] Hauchamps Fernand-Emile, ° Nivelles 23-7-1843, † Binche 4-10-1911, banquier et malteur, x
Binche 23-10-1861, Bruère Marie-Joséphine, ° Binche 10-7-1840, y† 1-5-1906.
[8] Hautier Abel-Joseph, ° Bois-d’Haine 5-7-1858, x
Charleroi 18-12-1883, Fauville Clémence-Marie, ° Charleroi 5-12-1856.
[9] Ruwet Gustave-Arthur-Lucien-Louis, x Binche
4-11-1871, Bruère Joséphine-Alice-Emérante, ° Binche 23-8-1844, et Léon Bruère,
capitaine commandant d’artillerie, de Bruxelles.
[12] Charles Marc-Armand, ° Jumet 20-8-1893, x Morlanwelz
24-7-1917, Charles Berthe-Maria, ° La Louvière 30-10-1896.
[13] Delplancq Eugène-Emile-Ghislain, ° Binche 26-9-1899, † Blankenberge 2-6-1954, x Binche
29-7-1922, Picart Germaine-Elite-Célinie, ° Binche 13-6-1900.,
[14] Daumerie Fernand-Louis-Marie-Ghislain, ° Binche
17-8-1887, x Ixelles 8-12-1917, Gombault Julia, ° Bruxelles 28-6-1886
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