UN COMMISSAIRE DE POLICE AU
CARACTÈRE BIEN TREMPÉ
Maurice LERUTH et Alain GRAUX
En 1841, dans la Gazette de Mons, rubrique « les
Nouvelles diverses », on peut lire[1] :
« La gendarmerie vient d’amener dans cette ville, six
petits voleurs de Binche, comme étant prévenus d’y avoir commis plusieurs vols.
Ils exerçaient leur industrie sur tout ce qui leur tombait sous la main, puis allaient vendre dans les communes
voisines le produit de leurs soustractions. Ces fripons en herbe et dont le
plus âgé n’a que 16 ans, sont en aveux. L’un d’eux a déjà été condamné pour
vol. Un autre lors de la perpétration du délit qui a amené son arrestation portait
sur sa casquette le numéro 77, mais c’est qu’en la ville de Binche, les enfants
qui reçoivent l’instruction aux frais du bureau de bienfaisance doivent en
entrant à l’école échanger leurs noms contre un numéro qui sert à les désigner
(Mémorial de la Sambre). ».
Dans son livre sur la condition ouvrière [2],
Jean Neuville, dénombre 1.625 indigents à Binche sur une population de 5.306
individus, soit 30,63% de secourus pour lesquels une intervention moyenne de
5,20 francs/an est possible, 7.094 indigents à Mons sur une population de
21.241 individus, soit 33,40% de secourus pour lesquels une intervention
moyenne de 8,16 francs/an est possible,… Ces chiffres figurent dans un tableau
dans le chapitre intitulé Une misère
incommensurable. A la page 79, on peut lire : « Gustin, à Estinnes-au-Mont, déclare : « nos
tailleurs, quand ils reçoivent leur
semaine, l’ont déjà dépensées à l’avance ; il y a de la misère, mais cela a toujours été comme
cela ; les ouvriers tailleurs n’ont
jamais eu d’aisance, ils mangent plus de pain de seigle que de pain de froment,
des pommes de terre, du fromage, très peu de beurre, du café avec de la
chicorée. La moitié n’a pas de couchage, toute la famille couche ensemble sur
la dure ; ils ont encore du linge sur
le corps mais des sabots pour chaussure.».
Ces chiffres et
commentaires ne laissent guère de doute sur le niveau élevé de la délinquance à
cette époque à Binche et dans les environs et de la nécessité d’avoir un
Commissaire de Police local.
Par arrêté royal du 27
Juillet 1681, M .
De Kerf ex-commissaire de police adjoint à Charleroi, vient d’être appelé aux
fonctions de Commissaire en chef de la Ville de Binche, au traitement de 1.200
Fr., frais de bureau compris..
Comme le relate le journal le Centre[3],
c’est dans ces termes que la population binchoise fit connaissance de son
nouveau commissaire de police
Jean-Baptiste De Kerf [4]:
« Une scène très regrettable s’est passée mercredi dernier en cette ville,
rue de l’Ecole. M. Dekerff ancien sous-commissaire de police de Charleroi, qui
est venu habiter Binche en y attendant sa nomination de commissaire de police
de cette ville, était allé arrêter à l’école communale dirigée par les Petits
Frères, quatre jeunes enfants pour
les conduire à la prison de la ville.
Ni les cris des pauvres enfants, ni les supplications de leurs mères, ne purent arrêter le futur chef de
la police locale.
Quelle ne fut pas l’étonnement des habitants
de ce quartier en apprenant que le prétendu délit commis par ces enfants était
d’avoir été dans une terre d’avoine reprendre leur ballon ! Jusqu’ici les auteurs
de semblables contraventions étaient punis d’une amende de 6 à 10 fr. (art. 475
du code pénal), mais pour cette amende, il fallait que les inculpés eussent
agis avec discernement. Or les enfants incarcérés
avaient à peine l’âge de la raison.
Si M. Dekerff a
forgé un nouveau code pénal, on lui serait reconnaissant s’il voulait faire
connaître où l’on peut se le procurer.
Les petits délinquants ont été relâchés peu de
temps après : c’était une
incarcération pour rire ».
La chronique locale du
journal Le Centre du 4 août 1861,relate :
« La
nécessité d’un commissaire de police est incontestablement reconnue et ceux qui
d’abord y avaient fait de l’opposition ont fini croyons‑nous par comprendre que
les gens de bien n’ont rien à craindre et n’y peuvent que gagner.
Les honorables antécédents du nouveau
magistrat nous sont un sûr garant qu’il saura remplir son mandat avec
intelligence et impartialité.
On nous prie d’insérer les lignes
suivantes auxquelles nous ouvrons volontiers nos colonnes :
A peine la police que l’on
réclame si impérieusement ici est-elle instituée que déjà l’on cherche
impunément à l’entraver par haine personnelle,
par esprit de chicane ou de contradiction.
C’est
ainsi que l’article publié dans le Centre dimanche dernier, à l’adresse de M.
De Kerff, notre Commissaire de Police, est tellement mensonger qu’il semble avoir
été rédigé dans le seul but de nuire à sa considération de fonctionnaire
public.
La scène dont on fait tant de
bruit n’est pas si regrettable que l’on veut bien l’insinuer. M. De Kerff a arrêté
quatre gamins et les a conduits à la prison de cette ville, comme prévenus
d’avoir dévasté des récoltes et causé un dommage très considérable au
propriétaire ; ce fait ne peut
être considéré comme un single dégât et il constitue non pas une contravention à l’article 475 du code pénal,
mais un délit proprement dit auquel peut s’appliquer l’article 444 dudit code, ainsi conçu : « Quiconque aura
dévasté des récoltes sur pied ou des plants venus naturellement ou faits de
main d’homme, sera puni d’un emprisonnement de deux ans au moins, de
cinq ans au plus. Les coupables pourront de plus être mis, par l’arrêt ou le
jugement, sous la surveillance de la haute police pendant cinq ans au moins et dix
ans au plus. »
Il résulte de ce qui précède que
si les petits délinquants dont on parle étaient
amenés sur le banc de la police correctionnelle sous la prévention d’un fait
aussi grave, quoique l’on en dise, ils seraient tout au moins envoyés dans une
maison de correction pendant plusieurs années. Alors aboutiraient‑ils, les cris
de ces pauvres petites créatures et les supplications de leurs mères, comme on
le dit sensiblement et pour cause ? [5].
Que l’on sache bien que la réputation
des gamins de Binche est parfaitement établie, et que c’est en vain que l’on
cherchera à attendrir son monde pour jeter le blâme sur une personne, qui, à raison
de ses fonctions parfois difficiles et délicates, doit mériter l’estime et la
considération des honnêtes gens.
Un
arrêté royal vient de nommer M. De Kerff Commissaire de police de notre ville,
ses antécédents sont pour nous une garantie suffisante de la manière avec
laquelle il s’aura s’acquitter de ses devoirs de magistrat, c’est‑à‑dire avec dignité,
justice et impartialité. ».
Comme le signale la chronique
locale du journal Le Centre, l’année 1861 est fertiles en incidents
divers et de petits faits délictueux.
Des
inspections de la police locale se justifient, le nouveau commissaire ne doit
pas chômer dans ses interventions, ainsi :
« Le 26 août, deux âniers A. Dupuis et A.
Couvreur dit chonq panses occupés à
se lancer force coups de poings furent invités par le commissaire de police à
passer à l’hôtel des haricots tenu par le sieur Picart où ils ont dû se rendre, dit-on, d’assez
mauvaise grâce.
Le 29 août, un des gamins qui a été mis récemment à l’amigo
pour dévastation de récoltes
vient d’y retourner pour jet de pierres et bris de vitres. Il paraît que sa première visite à cet établissement ne
lui avait pas été trop désagréable. Ce
petit personnage est à peine âgé de 10
ans. » [6].
La Chronique
locale signale encore en septembre:
« Le commissaire de police accompagné du
brigadier de Gendarmerie, a fait, le 2 courant, une visite domiciliaire, rue
des Archers, chez Florent Huart, prévenu d’avoir exposé une garde-robe en
loterie sans autorisation préalable. Le
sieur Huart précité fut mis en arrestation
et le meuble saisi et confisqué selon la loi.
Le même
jour, à une heure du matin, le sieur Léopold Blairon, dit Charlot atteint d’aliénation mentale, a été mis en état
d’arrestation.
Jeudi dernier une foule immense suivait jusque la
prison, une jeune fille que le
commissaire de police accompagné du brigadier de gendarmerie et d’un agent de police, venait de mettre en état d’arrestation.
Native
de Thuin, mais domiciliée à Binche depuis un certain temps, la fille
Margot jouissait ici d’une certaine célébrité.
Cette
arrestation avait eu lieu vers huit heures du soir ; elle est le sujet de
toutes les conversations. On se perd en conjectures sur les motifs de cette
mesure. » [7]
Le 25 août 1861, un lecteur écrit au journal Le Centre
« M. le rédacteur de la revue Le Centre, dans votre numéro du 18 courant, vous annoncez qu’un commencement d’incendie a éclaté dans cette
ville le 15 ( ?) de ce mois, à 11
heures du matin, au faubourg Saint Paul et vous terminez en disant que le
commissaire de police et ses agents ont donné en cette occasion des preuves de
vigilance.
J’aurais
voulu vous voir mieux renseigné dans cette circonstance ; car vous auriez pu faire connaître
plus tôt les noms des deux généreuses personnes qui, les premières, sont
entrées dans cette maison et ont puissamment contribué à arrêter l’élément destructeur ;
je veux parler de MM. Monjean-Dubois, négociant et Agnessens Jean, facteur des postes, qui ont reçu des
blessures aux mains.
Veuillez, M. le rédacteur,
etc. »
Ce même jour, la chronique locale révèle :
« Dans la nuit du dimanche
au lundi, des tapages s’étant fait entendre, la police entra, faubourg de la
Sablonnière, dans le cabaret de Paul Sclacmeulk où le désordre était à son
comble. Après plusieurs sommations,
deux individus ont été mis à l’ombre ; ce qui rétablit l’ordre.
La
même nuit, un individu, barbier de qualité, (Louis Hupin) étendu sans connaissance sur la voie publique,
fut relevé par la police qui le fit
transporter à l’amigo où des soins empressés le rappelèrent à la vie.
Le
lendemain, un vieillard de 80 ans, un peu pris de boisson, fut traité d’une
façon brutale par un marchand de tamis qui lui lança une bûche à la tête. Ce
malheureux fut renversé ; et en tombant, eut les mains déchirées. On espère que l’auteur de cet acte de
sauvagerie sera connu.
Le mois de septembre apporte lui aussi, son lot de petits incidents :
« Samedi dernier, en
revenant de Charleroi où il avait escorté une jeune et jolie délinquante, notre
Commissaire de police, en remontant en diligence d’où il était descendu pour
prendre quelques rafraîchissements, fit un faux pas qui l’entraîna contre le
marchepied de la voiture et lui occasionna aux jambes des blessures qui l’ont
retenu chez lui plusieurs jours.
Le
brigadier de Gendarmerie, nous dit-on, a dû faire dimanche dernier la police
des estaminets
Il se fait en ce moment,
par ordre du parquet de Charleroi une enquête motivée sur les débauches qui se
commettaient depuis longtemps dans une maison mal famée et auxquelles prenaient
même part des enfants de 10 à 14 ans.
Les faits
révélés sont des plus affligeants » [8].
Une activité du
commissaire est encore signalée en octobre :
« Deux
gamins de Binche ont été mis à l’amigo, l’un pour jet de pierres et l’autre
pour vol au préjudice de ses parents. Ce dernier se livrait à des dépenses qui
auraient ruiné un honnête ouvrier. C’est le commissaire de police qui l’a
arrêté à la demande de son père »[9].
La chronique signale
encore :
« La police de Binche
a fait samedi dernier une importante saisie de beurre, exposé en vente à faux
poids.
Une visite chez les boulangers a également été faite par le
commissaire de police, afin de vérifier le poids et la qualité du pain[10].
La foire de Novembre est d’ordinaire une des plus importantes
de l’année ; aussi les transactions ont‑elles été nombreuses et actives. Grâce
à la vigilance de la police, ces scènes de cruauté envers les animaux dont nous
avons été si souvent témoins deviennent moins fréquentes.
Le médecin vétérinaire du gouvernement déploie, de son
côté, dans l’exercice de ses fonctions une activité digne d’éloges »[11]
.
Les visites domiciliaires chez
les marchands n’étaient pas inutile car on peut lire à la fin de l’année
1861 :
« Nous venons de faire
fondre un morceau d’une pièce dite de beurre, provenant du marché et qui paraissait
suspecte à la personne qui en avait fait l’acquisition : cette marchandise
en effet est un composé de deux tiers de beurre et d’un tiers de farine.
Nous nous bornons à signaler le fait qui n’a pas besoin de commentaires »
[12].
Pour stimuler le zèle du commissaire et lui rendre la vie plus facile, il
lui fut successivement alloué annuellement, depuis 1862, des gratifications qui
s’élevaient en 1868 à 800fr., plus ses frais de bureau.
Comme on le voit la vie du commissaire n’est pas de tout repos, mais pour
insubordination et refus de service, on lui retira six fois ses gratifications,
et elles lui furent toujours remises, le commissaire ayant chaque fois promis
de remplir désormais son devoir au gré de l’administration.
Ne tenant aucun compte de toutes les punitions qui lui avaient infligées,
et se croyant complètement indépendant de l’administration, il ne modifia en
rien sa manière d’être.
En 1869, invité à se rendre à la séance du collège échevinal pour
s’expliquer sur certains faits concernant la police communale, il fit répondre
par l’agent de police Hamaide qu’il n’en avait pas le temps; le Collège
l’informa qu’il se mettait à sa disposition tout l’après-midi, en l’invitant à
indiquer son heure; l’agent de police revint dire qu’il avait déclaré qu’il ne
se rendrait pas à la séance du Collège échevinal.
A partir de cette époque ses gratifications lui furent retirées; s’il ne
fut pas suspendu alors de ses fonctions, ce fut pour lui permettre de chercher
à se caser ailleurs.
En juillet, il déclara formellement qu’il ne se rendrait pas au parc pour
y faire la police pendant les danses nocturnes de la fête communale. Plus tard
il verbalisait contre un cafetier de la rue de l’Eglise. Le grief qu’il formulait
contre celui-ci était d’avoir, avec l’autorisation du Collège, comme cela
s’était fait les années précédentes, placé des tables sur la voie publique pour
y débiter des boissons pendant les jours de fête. C’était sans doute pour
satisfaire une vengeance personnelle qu’il agissait ainsi, puisqu’il ne
verbalisait que contre un seul cabaretier, tandis que tous ceux des rues de
l’Eglise, de la Grand-place et de la Grand-rue avaient commis, toujours avec la
permission du Collège, le prétendu délit.
Mandé de nouveau en séance du Collège des bourgmestre et échevins pour
cette manière singulière de faire la police, il y vint et répondit d’une
manière excessivement malhonnête qu’il connaissait son devoir, il se retira
dans une attitude menaçante en proférant
des paroles inintelligibles, ce qui lui valut une suspension de quinze jours,
conformément à l’article 123 de la loi communale.
Par jugement du tribunal de police du 6 août 1870, et contrairement à
l’article 51 du règlement de police du 19 juillet 1824 ainsi conçu :
« On ne peut établir d’échoppes ou autres étalages mobiles sur la rue
et/ou place publique, sans la permission par écrit du Collège des bourgmestre
et échevins, qui désignera l’endroit où ils pourront être placés ».
Le prévenu fut condamné à un franc d’amende par contravention. A la
demande du Collège, il interjeta appel du dit jugement, désirant pour l’avenir
connaître à qui appartient le droit d’accorder de semblables permissions. Le
tribunal de Charleroi, jugeant en degré d’appel se prononça le 25 octobre.
Cet état de chose n’était pas tolérable aux édiles communales qui
réclamèrent du gouvernement la révocation du commissaire de police.
Le Collège s’interrogea sur la fonction de commissaire. Dans son rapport
au Conseil communal, le Collège s’exprima en ces termes :
« Au point de vue des libertés communales, l’organisation des
commissariats de police laisse beaucoup à désirer. En effet, la commune paie le
commissaire de police et celui-ci, en ce qui concerne la police judiciaire, est
sous les ordres de monsieur le procureur du roi ; de plus dans les
chefs-lieux de canton, le commissaire remplit les fonctions de ministère
public, et doit donner une grande partie de son temps à cette besogne. Il nous
paraît juste que le gouvernement recevant, depuis la révision du code pénal,
les amendes de police, supporte les frais d’un fonctionnaire qui serait chargé
des fonctions de Ministère public et dispense aussi la commune de fournir le
local de justice de paix. ».
Jean-Baptiste Dekerf n’exerça plus longtemps la fonction de commissaire
de police, il devint agent…d’affaires.
Faut-il encore en donner une preuve écrasante,
incontestable, irrécusable ! Nous la trouvons dans Le Progrès du 24 septembre 1871, rédacteur Vanremoorteel.
Nous ne pouvons taire, disons‑nous,
certains faits au sujet des rapports qui ont existé entre M. Dekerf et M.
Warocqué et dans lesquels celui‑ci, on n’en doutera pas, a joué le plus beau
rôle. En considération de la situation malheureuse faite à M. Dekerf, M. Warocqué
lui a fait parvenir des secours souvent répétés.
Après cela, il faut avoir l’audace et l’impudence qui
caractérise les rédacteurs de La
Constitution pour parler comme ils le font aujourd’hui.
Il est vrai de dire que sur les visages de ces gens là, le
soufflets ne laissent pas de traces
****
Disons maintenant quelques mots des faits reprochés par M.
De Kerf à notre Bourgmestre.
D’après l’ex-commissaire, qui donc lui a remis une
déclaration constatant que des sommes n’auraient jamais été versées dans la caisse
communale ?
Serait-ce par hasard un catholique ? Nous serions
curieux de le connaître. Il ne s’agit donc pas d’invoquer la grande, la très
grande fortune de M. Wanderpepen pour la justifier ; cela ne suffit pas.
N’a‑t‑on pas vu des hommes
très riches , hauts placés en considération, se rendre coupables des plus
grands crimes ? Aussi jusqu’à
preuve du contraire nous ne cesserons de le répéter : ou bien M. le Bourgmestre est un honnête homme
ou bien c’est un voleur. Il n’y a pas
de milieu entre ces deux hypothèses.
Car si Dekerf est un calomniateur, pourquoi ce silence incompréhensible
en présence d’attaques aussi précises et aussi souvent réitérées ?
Pourquoi aurait-on de la générosité pour un homme que l’on
a tout intérêt à perdre ?
Pourrait‑on citer un porte-faix, un être si dégradé qu’il
soit qui souffrirait si longtemps de pareils outrages s’il n’était pas
coupable ?
Il y a là un mystère que le rédacteur de La Constitution pourrait peut‑être éclaircir,
s’il consentait à publier les pièces qu’il a dit avoir entre les mains :
1° les preuves de l’innocence de Dekerf
2° les faits d’une nature tellement grave que la loi en
interdit la reproduction
Courage donc respectable rédacteur et afin que rien ne vous
arrête au sujet de la publication de ces faits grave, soyons sans crainte :
nous prendrons la responsabilité en commun devant les tribunaux, si M. Wanderpepen vous intente une action
en dommages et intérêts.
La parole est à La
Constitution ! »[14].
[1] La
Gazette de Mons n°56 du Vendredi 26 février 1841
[2] NEUVILLE
Jean, La condition ouvrière au XIXe
siècle, Tome 1, L’ouvrier objet,
rubrique L’indigence dans le Hainaut en 1845, p.69,
[4] Dekerf
Jean-Baptiste, ° Tournai 4-1-1824, † Binche 13-9-1897, x Tournai 17-10-1853,
Bonnet Georgina-Joseph , ° Tournai 27-3-1826, ménagère.
[5] LE CENTRE
du dimanche 4 août 1861.
Il est à noter que bien
que le journal LE CENTRE soit d’essence libérale, l’éditeur,
Debaise, dota ses publications d’un bon
nombre d’articles critiquant violemment le bourgmestre de même opinion, Gustave
Wanderpepen.
[6]
LE CENTRE du dimanche 1er
septembre 1861
[8]
LE CENTRE du dimanche 15 septembre
1861
[9]
LE CENTRE du dimanche 13 octobre 1861
[10]
Dans
l’ouvrage La condition ouvrière au XIXe
siècle, Tome 1, L’ouvrier objet,
Jean Neuville, p.95, L’enquête de 1843
sur la condition ouvrière, on peut
lire : « la fleur que le boulanger a le soin d’extraire de la farine
n’entre jamais dans la confection des pains dit de ménage ; il l’emploie
de préférence à la fabrication du pain de gruau, des couques, des gâteaux, des
tartes, etc. … quelques fois même, pour augmenter le volume et le poids, on
ajoute à la farine des substances non alimentaires tels que le sulfate de chaux
(plâtre), le carbonate de chaux (craie) ».
Dans le même ouvrage, p.167, La situation après un quart de siècle de progrès industriel, l’auteur
ajoute : « On pourrait établir une belle collection de falsifications
alimentaires utilisées à l’époque. Par exemple, le quotidien Le Hainaut du 3 juillet 1849 explique
quels sont les produits utilisés dans les falsifications les plus courantes de
la chicorée : la brique pilée, l’ocre, la terre, le pain torréfié, les
débris de semoule ou de vermicelle, le gland torréfié, les coques de cacao, la
poudre de vieilles écorces, la betterave et la carotte torréfiées. Cette
situation avait fait dire au docteur Vandenbroeck, de Mons, au Congrès
d’hygiène de 1852, que « la vie du poisson qui peuple nos étangs est trente fois
plus protégée que celle du travailleur ! (article 475 du Code pénal mis en
regard de l’article 25 du Code de la pêche fluviale) ».
[11] LE CENTRE du dimanche 17 novembre 1861
[12]
LE CENTRE du dimanche 1er
décembre 1861
[13] Il faut noter que le commissaire De Kerf était un membre du
parti catholique, et le bourgmestre de l’époque, Gustave Wanderpepen, était
libéral
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