LE QUARTIER DE L’ATHÉNÉE
Alain
GRAUX
Le 30-11-1951, le Conseil
communal, vu l’arrêté loi du 2-12-1946, concernant l’urbanisation et l’arrêté
du régent du 13-6-1946, la Ville de Binche fit dresser des plans d’aménagement.
La Ville, vu le plan d’aménagement
n°2 du quartier situé entre l’avenue
Marie-José, la rue des Pastures, la rue de Bruxelles et la rue de Namur,
dressé par l’architecte de la ville, Georges Gaillez, auteur du projet, et par
décision du 29-7-1946, décide que le plan d’aménagement n°2 comprendra un plan
de destination et des prescriptions urbanistiques, ainsi qu’un plan des
expropriations qui est adopté provisoirement[1].
Le 8-12-1951, le Conseil
communal, désireux de permettre dès que possible l’érection d’un nouveau
quartier où seront édifiés les bâtiments modernes qui devront abriter
l’Athénée, le Collège échevinal propose l’expropriation du nouveau terrain à
bâtir à l’exception d’une bande de terrain de 40 m . de profondeur laissée à
la disposition des anciens propriétaires[2].
Le 2-5-1952, le Conseil communal
adopta le plan particulier n°2 dit du quartier de l’Athénée par la majorité
socialiste (8 voix) et 5 abstentions (G. Hupin, R. Lefèvre, F Derval, B. Navez
et L. Derbaix)
Le conseiller Hupin s’est abstenu
parce qu’il est co-propriétaire d’un terrain concerné par le plan. Les quatre
autres conseillers catholiques justifient leur abstention :
« Parce que le projet
prévoit l’expropriation de la quasi totalité du quartier, par la Ville, et la
revente par celle-ci aux particuliers, de tout le terrain dont elle n’a pas
l’emploi, soit 22 ha .
Si cette opération se poursuit de
la même manière pour tous les quartiers à urbaniser, la ville deviendra
propriétaire de la plus grande partie des terrains non bâtis de la localité.
Elle se fait aussi marchande de biens et sort de ses attributions. D’autre part
comme elle manifeste l’intention de revendre les terrains à bon compte, elle va
du fait même amener un effondrement de la valeur des terrains à bâtir.
Les bénéficiaires seront les
acquéreurs de ces terrains destinés non pas à des maisons ouvrières, ce qui
justifierait l’opération, mais à un quartier résidentiel où ne pourront bâtir
que des personnes aisées envers qui rien ne justifie ces avantages consentis,
au détriment d’une autre partie de la population.
La Ville manifeste l’intention de
n’exproprier que le terrain nécessaire à la construction de l’Athénée et à la
voie d’accès pour y atteindre, le reste de l’expropriation pouvant être
effectué ultérieurement à une date indéterminée…ou jamais. Cette solution est
injuste » [3].
Néanmoins ce plan d’aménagement
fut approuvé par l’arrêté royal du 5-8-1953[4].
Le 25-9-1953, le Conseil
communal, par une décision de principe, manifestait son désir d’acquérir pour
cause d’utilité publique, des biens immobiliers d’une contenance de 10 ha 66 a 05 ca. nécessaires pour
la réalisation effective de la première tranche du plan particulier
d’aménagement n° 2 (Quartier de
l’Athénée). Celui-ci fut approuvé par l’arrêté royal du 5-8-1953 [5].
Par l’intermédiaire du comité
d’acquisition d’immeubles pour le compte de l’Etat, à Mons, des négociations
furent entamées avec les propriétaires des terrains intéressés pour
l’acquisition des parcelles visées par le plan d’aménagement en question.
Certaines de ces négociations ayant
échoué par suite de prétentions exagérées des propriétaires, le Conseil
communal dut ester en justice pour poursuivre la procédure des biens en
question.
La procédure intentée par le
comité d’acquisition pour parvenir à l’expropriation de ces biens donna lieu à
un jugement rendu le 13-10-1954, par le juge de paix du canton de Binche et
fixant les indemnités à allouer aux défendeurs.
Une copie du jugement fut
notifiée au Collège échevinal le 17-11-1954.
Le 1er décembre 1954,
le Conseil communal, sur proposition du Collège échevinal, considérant que des
remarques nombreuses et particulières pouvaient être formulées contre les
conclusions du jugement, et estimant exagérées l’importance des indemnités
allouées par le jugement, décidait d’autoriser le Collège à ester en justice
pour faire appel et d’obtenir la révision du jugement.
Le 29-1-1955, le Conseil communal
approuva le plan d’urbanisation du quartier de l’Athénée et de la Cité-Jardin.
La construction des nouveaux
locaux de l’Athénée commence à cette époque. La première pierre du bâtiment fut
posée le 4-6-1956 par le ministre de l’instruction publique, Léo Collard, en
présence d’Omer Van Audenhove, ministre des travaux publics.
La promotion pour la vente des lots immobiliers se faisait
en 1970, tel ce Livret publicitaire pour la fête du 1er mai qui
explique :
« Vous désirez construire votre villa dans un
magnifique quartier résidentiel. Alors réservez votre terrain au lotissement
communal du quartier de l’Athénée !
Magnifique quartier en extension continue. Des prix
abordables pour des lots de toutes grandeurs. Attention ! Les lots pour
villas isolées se raréfient ».
LES RUES
DU QUARTIER DE L’ATHÉNÉE
La rue de Maromme
Ce fut la première rue qui fut
ouverte dans ce quartier. Les bâtiments provisoires en attente du nouvel
Athénée y furent construits.
Cette rue relie le coin de
la rue des Pastures/rue de Ressaix à la
place des Droits de l’homme.
Elle commémore le jumelage de la
ville de Binche avec la ville normande de Maromme, réalisé le 11 septembre 1956.
Place de l’Athénée
Place
au centre du nouveau quartier des Pastures vis à vis des nouveaux bâtiments de
l’Athénée royal de Binche, appelée maintenant place des Droits de l’homme.
La
rue Albert et Isabelle
Cette rue débute au milieu de la rue des Chasseurs et se
termine en cul de sac
Elle
reçut son appellation par décision du Conseil communal du 14-3-1989.
Elle rappelle le souvenir
des archiducs Albert et Isabelle, en leur temps, bienfaiteurs de la ville
Rue Baudouin le Bâtisseur
Elle
relie la rue Marguerite d’York à la rue Marie de Hongrie.
La rue
Baudouin le Bâtisseur a reçu son appellation par décision du Conseil communal
le 10-2-1992.
Le comte de Hainaut Baudouin III, fut longtemps considéré comme le fondateur de notre ville, bien que l’on considère maintenant que la ville existait avant son avènement.
Rue Marguerite d’York
La rue
Marguerite d’York débute à la rue des
Chasseurs et se termine en cul de sac.
Marguerite d’York, veuve de Charles le Téméraire,
reçut Binche en apanage, elle y créa le
couvent des Augustines vers 1494. Elle décéda en 1503.
Vue aérienne du quartier de l’Athénée au fond à droite la rue deMaromme aboutissant à la place de l’Athénée, dans le même axe le sentier de la Hutte. A l’avant, construite en arc de cercle, la rue Marie de Hongrie, dans la continuation de celle-ci, au fond, la rue Albert et Isabelle, prévue mais non encore construite
Rue Marie
de Hongrie
La
rue Marie de Hongrie débute rue des Chasseurs et se termine en cul de sac, elle
est reliée au sentier de la Hutte.
Nul n’ignore les
bienfaits de la régente des Pays-Bas dans notre ville, c’est un juste hommage
que de lui consacrer une rue dans notre ville.
La rue des
Pélissiers
Cette rue a été prévue pour
relier la place des Droits de l’homme à la rue de Namur, mais elle n’a toujours
été réalisée que sur la longueur qui longe la propriété de l’Athénée royal de
Binche.
Trois rues avaient encore été prévues, mais n’ont toujours
pas été réalisées :
Rue de Battignies : reliant la rue des Pélissiers
à la rue des Pastures (à hauteur de la maison dite du « Vieux
Binche » ancien hôtel de la Couronne).
Rue Docteur Schweitzer: rue reliant la rue de
Battignies en son milieu, à la rue des Pastures (face au nouveau parking,
anciens établissements Hupin).
Rue Jules Destrée : se terminant en cul de sac et
partant de la rue des Pélissiers.
L’Athénée
royal de Binche, actuellement
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