LE QUARTIER DE MILLION
Alain GRAUX
La petite portion de la ville, arbitrairement appelée
quartier de Million, a la forme d’un trapèze dont la base inférieure est le
rempart Saint-Ursmer, la base supérieure est une partie de la Grand-Rue
(portion entre la rue de Mons et la rue des Trois Escabelles) et la rue
Notre-Dame, le côté gauche est la rue de Mons (non encore rectifiée) et celui
de droite est la rue Saint-Jacques.
Nous délaisserons les rues formant le trapèze mais
étudierons celles comprises dans cette surface, soit les rues de La Biche, du
Cerf, de la Halle-aux-Filets, Lucien Roland, de la Montagne, Saint-Ulgiste,
Saint-Ursmer et des Trois Escabelles.
Rue de la Biche
La rue de la Biche s’appelait rue
Margot du Fayt jusqu’au Régime français.
Parallèlement au XVIIIe s. on
l’appela rue de Verde Saulx,. On la nomma ensuite rue de Saxe sous le régime
hollandais et devint rue de la Biche par décision du Conseil communal le 26-10-1837[1].
Les Binchois l’appelèrent familièrement « ruwe delle
gendarmerie » car la brigade de gendarmerie s'y installa vers 1845.
Les textes parlent de cette rue à partir du XVIe siècle:
Le 12-5-1565
Pierre le Voet fils Estievène, marchand demeurant à Binche « s’est fait
mort [2] au profit de Jehan le
Voet, son fils âgé de 28 ans, lui demeuré de Catherine Plicette qui fut sa
première femme, lui donnant 1/3 dans certaines rentes dont 10 s. sur la maison
Michel Ghossart en la rue Margot du Fayt,
tenant à Pierre de Brabant et audit Ghossart ». Ledit Jehan le Voet se
déshérite de ces rentes pour qu’après son trépas elles aillent à Agnès et
Jehanne le Voet ses deux sœurs[3].
Le 21-4-1569 Michel Ghossart
demeurant à Binche met à rente une maison lui appartenant rue Margot du Fayt[4].
Un texte du 6-8-1574 parle des
édifices qui appartiennent à « Charles le Ghait qui fut à Collart
Moreau gisant en la rue Marghot du Fayt, ten. à l’héritage Bauduin Deppe qui
fut à Michiel Ghossart et à Estienne Dangre.. »
Le 8-11-1596,
Pierre Diepenbecq, marchand demeurant à Binche, adresse devant les jurés, une
plainte contre Jean Diepenbecq et Marie Massart veuve de Cornil Diepenbecq,
leur belle-sœur « à titre de la génération qu’elle a eu de son mari,
tendant à avoir partage d’un jardinet et entrepresure [5] sis à front la rue Margot du Fayt » [6].
Le 24-5-1590,
comparaissent Josse Hulin ayant épousé la veuve d’ Andrieu Le Cocq et Pierre
Hulin, son frère, lesquels au moyen de leurs mambours s’étaient deshérités
devant les jurés de Binche de 42 s. t. de rente sur la maison Me Jaspar
Diepenbecq en la rue Margot du Fayt, rente
appartenant audits Josse, ainsi que
Le 4-2-1599,
Philipotte de Jeumont veuve de Charles Anseau, bourgeois de Binche est comparue
devant les Jurés, faisant plainte contre Isabeau de Jeumont sa sœur, veuve de
Antoine Sebille, demeurant à Binche, pour partager une maison, jardin etc.
gisant à front de la rue Margot du Fayt, qui
appartenait à Philippe de Jeumont leur frère, ainsi que le jardin faisant front
à la rue Lyon Allart. Elle réclame de sa sœur la juste moitié de ces biens.
Ceux-ci sont impartageables et elles les font mettre à rente publique.
Les biens
sont demeurés à Gilles Escouillefort, bourgeois de Binche pour le prix de 200 L . l’an de rente[8].
Le 25-6-1602,
Nicolas Moreau l’aîné, demeurant à Mons, réclame devant les jurés 4 L . t. de rente et cens qu’il
avait droit de recevoir sur la maison qui fut à Jean Walbrecq et à présent
appartenant à Jehan Naret fils Collart, gisant en la
rue Margot du Fayt, tenant au dit Walbrecq de deux côtés. Ledit Naret
compte payer comptant la moitié[9].
Le 21-1-1606,
Isabeau de Jeumont veuve d’Antoine Sebille émancipe ses trois filles
Marguerite, 23 ans, Marie 21 ans et Catherine 18 ans. Elle se fait morte au
profit de ses trois filles leur donnant 41 L . 6 s. de rente quelle a sur la maison
appartenant à l’abbaye de Lobbes gisant à front de la rue
Margot du Fayt, qui fut à Philippe de Jeumont son frère, tenant à Médart Bucq et à Jacques Walbrecq.
Ce fait, les
trois sœurs se font fortes pour leur sœur Isabeau, en bas âge et vendent la
rente au denier 18 à Bauduin Deppe, bourgeois de Binche, et Marie le Doulx son
épouse[10] .
Le 6-3-1606,
Marie Machette présentement épouse de Nicolas Durant auparavant veuve Cornille
Diepenbecq, s’est fait morte au profit de Barbe Diepenbecq sa fille âgée de 18
ans, accompagnée de Pierre Diepenbecq oncle de celle-ci, lui donnant une rente
de 11 L .
sur la maison qui fut à Guillaume le Cellier à présent Médart Bricq gisant rue Margot du Fayt [11].
Le 16-7-1607,
Augustin Doret laboureur demeurant à Chapelle-lez-Herlaimont a vendu à Jacques,
son frère, bourgeois demeurant à Binche 3 L . t. de rente sur une maison appartenant à Médard
Vincq gisant en la rue Margot du Fayt, lui
venant par le trépas de feu Pierre Doret son frère, pour que l’acheteur puisse
en jouir avec sa femme Marie Jacquet [12].
Le 14-5-1705, Pierre Ramboux,
bourgeois de Binche, transporte au sieur Jean Grignotz, prêtre et chanoine de
la collégiale Saint-Ursmer, le parfait de son bail « d’une maison chambre jardin et
héritage, gisant en la rue de la Verte Saulx
où il réside présentement et appartenant au sieur Vanburhem » [13].
Le 18-6-1707, Madeleine de
Saint-Paul, veuve Guillaume-François Fouquez, demeurant à Binche, cède à la
chapelle des Saints patrons de la ville, représentée par Ursmer Regnier,
chanoine et classonnier de la dite chapelle à charge de faire chanter
annuellement une messe en musique le jour de Ste-Marie-Madeleine. Cette rente
de 15 livres
14 sols est à lever sur une maison et
héritage gisant à froncq de la rue de la Halle aux Filets, tenant au médecin
Antoine Lucq, au coin de la rue de la Verde Saux, appelée communément la Basse-cour,
appartenant présentement à Antoine Milcamps [14].
Le recensement des cheminées de
janvier 1715 nous renseigne sur les cinq propriétés de la rue [15].
Rue de la Verde Saulx
N. Gaillard pour sa maison tenant à la précédente 2 ayres
La veuve du greffier Lucqz pour sa maison tenant à la
précédente 1 ayre
Jacques-François Waulde pour sa maison tenant à la
précédente 3 ayres
Les hoirs Louys Vanbrochen pour leur maison tenant à la
précédente 1 ayres
En 1795, le recensement de la rue Margot du Fayt compte;
Couples/familles Enfants de + 12 ans de - 2 ans Profession du chef de famille
Winance-Ghisbain 1 1 Chamoiseur
Bailly-Dessart 2 5 Marchand
Canivez-Masuy 8 3 Serrurier
Leclercq (Veuve Chevalier) 2 Dentellière
Couples/familles Enfants de + 12 ans de - 2 ans Profession du chef de famille
Winance-Ghisbain 1 1 Chamoiseur
Bailly-Dessart 2 5 Marchand
Canivez-Masuy 8 3 Serrurier
Leclercq (Veuve Chevalier) 2 Dentellière
Ramboux Marie-Jh. Dentellière
Delfosse (Veuve Bertaux) 1 Rentière
Dubye (Veuve Labye) 1 Journalière
Grégoire Anne Couturière
Redon Julie 4 Journalière
Deprez-Ghislain 1 Cabaretier
Bourgeois-Reumont 4 3 Journalier
Grégoire Anne Couturière
Redon Julie 4 Journalière
Deprez-Ghislain 1 Cabaretier
Bourgeois-Reumont 4 3 Journalier
Dupuis-Lebon 5 Journalier
Vengelaire (Veuve Reumont) 2 Dentellière
Trigallez-Reumont 4 3 Cordonnier
Michel-Baras 4 2 Boulanger
Francart-Vengelaire 2 4 Perruquier
Noisier-Ponselet 1 2 Journalier
Boez-Jaupart 4 4 Journalier
Vengelaire (Veuve Reumont) 2 Dentellière
Trigallez-Reumont 4 3 Cordonnier
Michel-Baras 4 2 Boulanger
Francart-Vengelaire 2 4 Perruquier
Noisier-Ponselet 1 2 Journalier
Boez-Jaupart 4 4 Journalier
Au cours du XIXe siècle, la rue s’étoffa petit à petit de
25 maisons ouvrières, le seul édifice hors du commun est celui qu’en 1840, le
Dr. Jourdain propose à la Ville, bâtiment qui pourrait convenir à la
gendarmerie. C’est ainsi que celle-ci vint s’établir en 1845 dans cette petite
rue tranquille du centre-ville[16]. Le
bâtiment appartint ensuite à la province de Hainaut jusqu’au 6-3-1909 [17] la
Ville de Binche en fit l’acquisition par, pour le prix de 12.000 fr., pour
installer le service de distribution d’eau et le service d’incendie, il servit
aussi de service des travaux. Il est aujourd’hui disparu au profit
d’appartements sociaux.
RUE DU CERF (ISSU DU CHERF)
RUE DU CERF (ISSU DU CHERF)
La rue du Cerf relie la rue de la Halle-aux-Filets à la
rue de Mons. Elle s’est longtemps appelée rue de l’Issue du Cerf[18].
Sous le régime Hollandais, elle devint la rue de Berg, appellation qui disparut
en 1837 au profit de rue du Cerf[19].
Les premières mentions de cette rue datent de la
première moitié du XVIe s.
Le 1-4-1540,
Jehan Posteau, boucher demeurant à Binche, vend à Jehanne Plicette veuve
Hyppolite Galliot « 40 s. de
rente sur une maison que ledit Posteau possède à
l’Issu du Cherf, tenant à Pasquier Sauvenotte et à Grégoire Ghiz. Le
contrepan sera fourni par Amalberge Plicette veuve de Jean Amourette ».
«.. la masure qui fut et apparteint
aux hoirs Pierre Doret en la rue de l’Issu du Cherf,
tenant à Remy Sauvenotte, aussi à Guillaume le Naing et à Estienne d’Angre, est
demeurée à nouvelle rente » le
31-1-1554 à Jean Candamaine au prix de 17 L . 12 s. 1 d.
Le 12-1-1555, le partage des
rentes effectué par les jurés de Binche.
Parmi les rentiers :
-
Les hoirs Jehan du Trilz fils Quintin y demandent pour
2 parties 55 s.
-
Et le reste portant 4 L . 2 s. appartiendra au dit Janin Doret fils
de Pierre comme dernier héritier[20].
Le 13-6-1567,
Jehanne Monseur veuve de Jérôme Ghiz demeurant à Binche « pour certaine
cause requise par Jehan de Jeumont qui est son mambour se deshérite de 7 L . 10 s. échéant au jour
Saint-Jean-Baptiste due sur la maison Franchois Posteau en la rue de l’Issue du Cherf, tenant à Jerosme Posteau
et Gilles Collart … François Posteau, réadhérite le dit Jeumont au nom de
la dite veuve pour que après son trépas cette rente aille à Ursmer, Jehanne,
Marie et Colle Ghiz ses enfants, pour eux et leurs hoirs » [21].
Le
19-12-1572, Jacques Bodart âgé de 23 ans, fils de feu Laurent Bodart et Anne
Sauvenotte, demeurant présentement à Anderlues, a vendu à Godefroid Bodart son
frère, le tiers de tous ses droits sur la propriété d’une maison gisant en la rue allant de l’Issu du Cherf en la Carlerie,
tenant à la veuve Jehan Libert et à Michel le Naing. Les deux autres tiers
appartenant au dit Godefroid et à Pierre Jachelette fils Remy, et ce, du
consentement de Anne Sauvenotte sa mère.
Le 6-12-1594,
Quintine Moreau fille Nicolas, âgée de 23 ans, a baillé à rente à Loys Jacquet,
charpentier, l’héritage de deux maisons, caves, jardins, joignant l’une à
l’autre, gisant en la rue allant de l’Issu du
Cherf en la Carlerie au dit Binche, tenant à Nicaise Burger, à la
veuve Pierre Lapsent, à la rue, et par derrière à la veuve et hoirs Jehan
Leclercq, au prix de 37 L .
par an, réduite à 22 L .
Le 19-1-1594,
la dite Quentine vend à Me Thomas de la Vigne, prêtre chanoine de Leuze ,
demeurant à Binche, 13 L .
de rentes pris hors des 22 L .
susdites [22].
Le 25-6-1604,
Marguerite Sauvenotte épouse de François Dartevelle, charron demeurant à
Binche, auparavant épouse de Philippe Coyerne, laisse audit François « sa
maison gisant rue de l’Issu du Cherf, tenant à
la veuve Gillin Sauvenotte et à Godefroid Bonne, pour après son trépas aller à
Antoine Posteau neveu de la dite Marguerite »[23].
Le
15-11-1619, Gilles Ferret, clerc “ lettriant ” demeurant à Binche, en
qualité de procureur de Me Jean, Gabriel
et Catherine du Pond, frères et sœur germains et à leurs consorts et
co-héritiers de feu Nicolas Moreau vivant mari de feu Barbe Andrieu, comparaît
devant le Sieur Gilles Tahon, 5e en rang du Conseil, en ce cas
représentant le prévôt absent et les jurés en nombre compétent. Il porte
plainte à l’encontre des héritiers feu Barbe Andrieu, par laquelle il démontre
que « les susnommés du Pond, par le trépas de feu Nicolas Moreau se
seraient rendus propriétaires nouvellement par le
décès de Barbe Andrieu, absolus héritiers de la juste moitié d’une maison,
lieu, tenure et entrepresure tenant à
front de la
rue de l’Issu du Cherf tenant par devant
à la veuve et hoirs Remy Posteau, et par derrière à la veuve et hoirs Philippe
Lucq, partant pour l’autre moitié contre Jean laloyaux , Valentin et Michel du
Bielz frères et leurs parchonniers héritiers de ladite Barbe Andrieu, faisant
mettre cette maison à rente » [24]
Le 14-9-1704, Antoine Bourgeois,
boucher, doit à Marie Quinet, veuve Remy Soupart, 52 livres de rente
« sur sa maison et jardin gisant en la rue de
l’Issu du Cerf, tenant à Nicolas François de la Forge et au Verd Gallant »
[25]
Le 30-1-1708, Michel Baujou loue
à Pierre-François Lengrand « une maison en la rue
de l’Issu du Cerf, tenant au Sr
Adrien Mathieu et aussi à Jean-François Soupart » [26]
Le relevé des feux de cheminées
de 1715 indique que cette rue est bâtie de 16 maisons
Rue de l’Issu du Cerf
Pierre-François Lengrand pour sa petite maison 1 ayre
Le chanoine Mathieu pour sa maison joindante 3 ayres
Les hoirs Roger Ghobart pour leur maison où réside Tamine 1 ayre
Le chanoine Deliège à
présent Jean Maloux pour sa maison tenant à la précédente 2 ayres
Nicolas-François de la
Forge pour sa maison dite le Dauphin joindante 2 ayres
Le même pour sa maison ruinée
Nicolas Marichal à titre de sa femme pour sa maison
joindante 2
ayres
Les hoirs Dutrieux pour
leur maison tenant à l’Issu du Cerf 1 ayre
Philippe Offreman pour sa maison réduite à jardin
Antoine-Florent Milcamps pour sa maison joindante l’Issu
du Cerf 2 ayres
La veuve Mayeux Lucqz pour sa maison où réside Baude 2 ayres
La veuve Charles Hayez pour sa maison tenant à la
précédente 1
ayre
Philippe Davesne pour
sa maison vis à vis de la précédente tenant aux hoirs Gillot. 1
ayre
Les hoirs Jean Lebrun pour leur maison tenant à Nicolas
Marichal avec la veuve
Nicolas Blairon, faisant coing à la rue Saint-Ursmer 2 ayres
Les hoirs Louis Poulet pour leur maison venant de Bouillon 1 ayre
Les Orphelins pour leur maison derrière la maison des
Orphelins, compris celle joindante
2
ayres
En 1795, la population de cette
rue se compose de :
Couples/familles Enfants de + 12 ans de - 2 ans Profession du chef de famille
Samain-Debaise 4 Tailleur
Durieux Marchand
Buisseret-Dumoulin 2 Boulanger
Audin-Dessart 1 Coutelier
Lebrun-Ghiot Menuisier marbreurBuisseret-Dumoulin 2 Boulanger
Audin-Dessart 1 Coutelier
Buisseret-Losson 1 Menuisier
Francart-Lecuillier 1 2 Maçon
Buisseret-Ramboux 1 Charpentier
Glotz (Veuve) 4 Journalière
Boussart-Michel 4 Menuisier
Lavaux (Veuve Salmon) 3 Journalière
Baras-Lebrun 3 Journalier
Pirez-Hallez 2 2 Journalier
Ramboux-Hirsoux Journalier
Gorez-Dartevelle Tailleur
Gorez-Navez Cordonnier
Lignant-Haine Sculpteur
Dessart (Veuf) 2 Boucher
Carlier Journalier
Biche-Carlier 4 Journalier
Delmotte-Glotz 4 4 Journalier
Navez-Ramboux 4 Journalier
Maghin (Veuf) 3 Cordonnier
Le 1er pluviôse an 10
(21-1-1802), le bordereau des biens et rentes de l’église non déclarés au
domaine national et destinés au Bureau de Bienfaisance, renseigne :
- La veuve Cordier née Fourmaux
sur sa maison au coin de la rue des Trois Escabelles et de celle de l’Issue du Cerf…6L. 14 s.
- Honoré Lebeau sur sa maison à hauts degrés rue de l’Issue du Cerf…1 L.[27]
A l’issue du XXe siècle
vingt-trois maisons étaient bâties dans cette rue.
Carrefour de la rue Halle-aux-Filets, rue du Cerf,
rue des Trois Escabelles et rue de la Biche, vers 1925
RUE HALLE-AUX-FILETS
La rue de la Halle-aux-Filets a gardé son appellation du
moyen âge. Elle fait le lien entre la rue Saint-Jacques et la rue du Cerf.
La halle aux filets est encore attestée jusqu’en
1654 :
1548 : « ..à la clôture du marchiet au filletz estans deviers la grange de la
ville… »[28]
1654 : « D’Anthoine Ghobart et Jean Bourgeois sur
leurs maisons joindant ensemble à la Halle-aux-Filets,
tenant à André Tahon et à Jean Offremant.. » [29]
Dans cette rue se trouvait aussi l’arsenal de la ville qui
fut vendu au couvent des Sœurs noires le 5-4-1657. Une plaque commémorative,
fut retrouvée dans le jardin de la propriété Seghin:
EN L’AN DE GRACE 1657, LE 5 AVRIL, MONSR
(Monseigneur) LE COMTE DE MASTAING, GOUVERNER (Gouverneur) DE LA VILLE (et)
PREVOSTE DE BINCH, ADJOINT (siégeant avec..) DE LA NOUVELLE ET ANCIENNE LOI (le
Magistrat ancien de 1656, et le nouveau) ET COMNAUTE (et communauté) DE LA DITE
VILLE ONT, PAR AGREATION ET AMORTISEME (amortissement) , OBTENU DE SA
MAJESTE ET INTERINEM (entérinement) FAIT LA LILE (Lille) , VENDU A TOUSIOURS A
LA RED (Révérende )MERE SOR (Sœurs) AUGUSTINE(s) BUTIN ET RESES (religieuses)
AUGUSTINES D’ICELE (de cette) VILLE, LE VIEUX ARCENAL ET OVROIR
(atelier), UN WARISAIX (terre commune) FAISANT PNTEM (présentement) PARTIE + I H S CE JARDIN – MARIA.
Le recensement des cheminées de 1715, montre que la
rue, assez bourgeoise, comportait 7 maisons :
Rue de la Halle au Filet
François Deprez pour sa maison tenant au Sr Pérès 2 ayres
Jean-François Soupart pour sa maison où réside Erme
Crombleau 3 ayres
Pierre Bara pour sa maison où il réside tenant à la
précédente 2 ayres
Philippe Boussart pour sa maison à présent vide
Ursmer Narez pour sa maison tenant à la précédente 2 ayres
Le greffier Laloyaux pour sa maison tenant à la précédente 2 ayres
Antoine-Florent Milcamps pour sa maison joindante 2 ayres
La conciergerie, c’est-à-dire
la prison, était bâtie à l’entrée de cette rue, comme en témoigne ce texte
du 24-9-1770 : « …rue St
Jacques faisant coing à la rue de la Halle-aux-Filets tenante à la Conciergerie… »[30].
Le recensement de 1795 nous montre la composition de la rue
sous la Révolution française :
Couples/familles Enfants de + 12 ans de - 2 ans Profession du chef de famille
Buisseret Théodore 2 Juge de paix
Roussille-Bosquet Rentier
Jaupart-Deprez Tailleur
Quinez-Dassonville Journalier
Jaupart-Deprez Tailleur
Quinez-Dassonville Journalier
Deprez-Delmotte 4 Praticien
Cailleaux (Veuf) 3 Géolier
Maigret (Veuve) s.p.
Baras (Veuve Bury) 2 Journalière
Marlier Cordonnier
Legendre-Hamoir 4 Marchand de chevaux
Duquesne-Buisseret 5 Rentier
Horgnies-Lecompte 3 Maréchal-ferrant
Hirsoux (Veuve Stevens) 3 Journalière
Stacquez-Davesne 2 Rentier
Dubrulle-Milcamps 3 Cabaretier
Cailleaux (Veuf) 3 Géolier
Maigret (Veuve) s.p.
Baras (Veuve Bury) 2 Journalière
Marlier Cordonnier
Legendre-Hamoir 4 Marchand de chevaux
Duquesne-Buisseret 5 Rentier
Horgnies-Lecompte 3 Maréchal-ferrant
Hirsoux (Veuve Stevens) 3 Journalière
Stacquez-Davesne 2 Rentier
Dubrulle-Milcamps 3 Cabaretier
C’est dans le cabaret Dubrulle-Milcamps, enseigné
« L’Etoile » que se tinrent les assemblées primaires des élections du
Régime français.
En 1887, la dernière maison
d’arrêt fut créée à l’endroit même où s’élève, dans la rue de la
Halle-aux-Filets, la salle des séances de la justice de paix [32].
Lorsque cette dernière quitta la rue de la Halle-aux-Filets pour la nouvelle
construction de la Grand-Rue, c’est la garde civique qui occupa les lieux.
Depuis la fin du XIXe s., la rue de la Halle-aux-Filets abritait la première Maison du Peuple, elle
était tenue par Isidore Vandendaele et son épouse Palmyre Legrand, il y avait une salle de
fêtes qui sollicitait encore en 1920 l’autorisation d’y faire un cinéma. Une
bibliothèque et des salles de réunions y étaient aussi installés. En 1923, elle
quitta définitivement ces lieux.
Quelques belles maisons de maîtres furent érigées dans cette petite rue
bourgeoise.
RUE LUCIEN ROLAND
La
rue Lucien Roland relie la rue de Mons à la porte de Million (Mélion), en fait
c’est l’ancienne rue de Mons avant que ne soit réalisé le redressement de
celle-ci. Plus tard elle prit le nom de rue de million jusqu’à la fin de la
guerre 1940-1945, lorsqu’elle devint rue Lucien Roland.
Le 14-2-1554 « la masure qui fut à Collart Bourlet
en la rue allant de la Petite Fontaine à Melyon,
ten. à l’héritage Quintin du Trilz et à Ursmer et Jehan Lespoix, frères, est
demeurée à nouvelle rente à Lambert Lepienne pour 44 s. annuels »
Le partage des rentes fait par
les jurés de Binche le 7-2-1557 est au profit de :
-
Les hoirs Jean Naret : 3 s. 9 d.
-
Les hoirs Hugues Hannart : 14 s. 3 d. [33]
Le
7-2-1605, Charles Laigneau, tanneur demeurant à Binche a vendu à Charles Tahon,
bourgeois de Binche, 25 L .
de rente à prendre « sur les héritages gisant à la porte de Mélyon, tenant au Béghinage et aux remparts de la ville, et
au profit du dit acheteur et de sa femme Péronnes Hulin et de leurs enfants
tant fils que filles » [34].
Il
est vraisemblable que les recensements de 1715 et de 1795 rattachent à cette
rue des personnes habitant la rue de Million, mais on ne peut préciser dans
quelle mesure.
Albert
Leroy est marchand de vin de 1892 à 1919, il acheta successivement plusieurs
maisons datant du début du XIXe s. afin d’en réaliser une magnifique demeure
appelée « Balcon Leroy ». En 1904, il fait construire une nouvelle
cave à vin à droite du « balcon »,
il fit restaurer la tour dite
« Leroy » en y incorporant des créneaux et des merlons de fantaisie.
Ceux-ci furent supprimés vers 1971-1972. L’année1910 voit la création de nouvelles caves. En 1912 la cave dite
Saint-Ursmer, longeant le rempart de la rue des Boulevards, est inaugurée.
Les
maisons ouvrières faisant face au « Balcon Leroy » furent bâties
entre 1892 et 1910.
Rue partant de la rue de Million
et aboutissant rue du Cerf. Il est probable qu’elle n’était pas ou très peu
bâtie. Le plan de la ville de 1786 ne lui donne pas de dénomination. Au début
du XIXe s. on parle de la rue sans pavés, en wallon, Ruwe Sin pavée. Le
Conseil communal du 26-10-1837 change cette dénomination en rue de la Montagne[35].
La douzaine de maisons ouvrières
qui bordent cette rue furent construite entre 1890 et 1894, une autre en 1904
(Maison Bourgeois-Bailly).
Maison disparue
LA RUE DES ORPHELINS
La rue des Orphelins relie
la rue Saint-Ulgiste à la rue de la Montagne.
Nommée rue du Béguinage au
XVIe siècle, on la considérait aussi comme faisant partie de la rue Lion
Allard. Ce n’est qu’au XIXe s. qu’elle s’appela rue des Orphelins.
Le 20-6-1553, Jehan de Jeumont,
cordonnier, s’est fait mort au profit de Servais et Leurent de Jeumont les deux
enfants qu’il a eu de feue Anne de Gricourt, sa 1ère femme. Il est
accompagné de Servais Martin, mari de Marguerite de Jeumont, accordant
l’héritage de la moitié d’un jardin jouxtant celui de Jehan de le Warde, à
cause des enfants qu’il a eu de feue Catherine de Gricourt, sa femme. Ce jardin gît en la rue du Béguinage, tenant à la veuve Collart
Jouette nommée Amalberge de Gricourt, tenant à Bauduin Deppe, aussi aux hoirs
Gilles Loste et à la ruelle allant aux terres de la ville, à charge de 30 s.
tournois de rente... [36].
Le 10-5-1554, Jehan de le Warde,
père s’est fait mort au profit de Janin de le Warde, le seul fils qu’il eut de
Catherine de Gricourt qui fut sa seconde femme, lui donnant la moitié d’un
jardin qu’il avait reçu par le trépas de feu Collart Jouette, gisant en la rue du Beghinage à Binche, jouxtant le
terrain Jehan Marsil pour l’autre moitié.
Cet acte réalisé, Janin de le
Warde vend cette moitié par arrentement au dit Marsil pour le prix de 20 s.
l’an [37]
LE COUVENT DE CANTIMPRET
A. LES RELIGIEUX FRANCISCAINS
En 1597, les Pères Récollets venus de Ath, récemment
installés au lieu dit Cantimpret, assez proche de la porte de Mélion,
demandèrent l’échange de leur institution contre celui du béguinage où ne
résidaient plus que les quatre béguines dans leur couvent à demi abandonné au
centre de la ville.
Cet échange est favorisé par le gouverneur de la
ville et par le Magistrat.
B. LE BEGUINAGE
L’échange des deux couvents se fait avec l’approbation du
roi Philippe II, le 29-10-1598.
L’institution béguinale déclinante, ne tarda pas à
s’éteindre complètement, elle fut remplacée en 1620, par des religieuses
Pénitentes de Saint-François
C. LE COUVENT DES SŒURS RÉCOLLECTINES
Suite au départ des béguines de
Cantinpret, à l’essai d’implantation d’un couvent de Capucines, une nouvelle
communauté franciscaine venue de Mons, les Récollectines ou Pénitentes de
l’Ordre de Saint-François vint se fixer dans les bâtiments du béguinage qui leur furent attribués en 1620.
Grâce aux libéralités de
Catherine Rouvez, épouse de Guillaume Chamart, conseiller à Mons, elles
parvinrent, sous la conduite de leur supérieure Elisabeth de Saint-Omer, à
restaurer et agrandir les bâtiments qui leur avaient été cédés.
Le Registre des
audiences du Magistrat signale le 24-4-1624 que « Sur recquete faite
par Mre Philippe Dartevelle comme Père sindicque des révérendes religieuses du
tierch ordre Monsieur St Franchois affin qu’il pleut à Messieurs visiter les
bastiments que prétendent eslever les dites religieuses à fronc la rue Lyon Allard … »
[38]
Un décret de Joseph
II du 17-3-1783, supprime les
congrégations de femmes vouées à la vie contemplative. Les biens des Sœurs
Récollectines furent confisqués par l’Etat et vendus aux enchères publiques.
Le plan du couvent fut
dressé par l’arpenteur Leclercq, le 30-8-1784 [39]. Il
comprenait dans son enceinte , l’église, le cloître, le réfectoire, le dortoir,
l’ouvroir, l’infirmerie, le parloir et l’oratoire, la buanderie, la
boulangerie, les remises, et le cimetière [40].
Ces biens furent achetés le 20-9-1785, par
Philippe-François Honorez d’Haulchin, pour la somme de 4.002 florins. Sous le régime français, ils devinrent la
propriété des notaires Lecocq.
Hyppolite Lecocq [41]
arrive à Binche en 1795, il est nommé le 13-12-1795, juge de paix du canton. En
1796, il est administrateur du district de Binche, la même année, en août, il
devient notaire public. Il sera maire de Binche jusqu’au 2 frimaire an X
(23-11-1801). Son fils Célestin devient propriétaire de cette maison, lui aussi
notaire, il avait succédé au notaire Ardache en 1807, il démissionna de cette
charge en 1848. Il recommande alors son fils Alcide [42] pour
lui succéder, il fut nommé notaire le 22-2-1848. Le plan Popp montre que la
propriété appartient ensuite au notaire Charles Lecocq [43]ainsi
qu’à sa sœur Pauline, rentière.
L’ORPHELINAT
Suite à l’établissement
des Récollectines, en 1620, le conseiller Chamart, cheville ouvrière de
l’établissement de ces dernières, veilla aussi à ce qu’une partie des bâtiments
conventuels fut réservée à l’institution des Orphelins qui se créa à l’époque.
Nous ne développerons pas
ici l’histoire de l’institution que nous avons étudiée précédemment [44],
nous rappellerons simplement qu’à l’immeuble mis à leur disposition vers 1620
au béguinage, s’ajoutèrent d’autres bâtiments :
Les
« mises de rentes dues par la maison
et héritage où résident les pauvres orphelins » révèlent que :
-
A le recepte du bachin pour une année, IX sols blancs
sur la maison où résident lesdits Orphelins, qui fut à la vesve Gille
Sculfort.. [45].
-
A la fondation de Sire Arnould Hesbin…sur l’héritaige
d’une grange présentement mise à usance de dortoire pour les dits orphelins..
-
A Bauduin le Voet ayant l’action des hoirs Picquery at
estez payez une année de rente de 42L. 9 d. sur deux maisons et jardins venant
d’Antoine Posteau annexées à la maison desdits orphelins, escheuz le 19 juing
1639 [46].
-
A Bauduin Willemotte pour avoir travaillé à la maison
des orphelins rue Margot du Fayt où réside Isabeau Everard. [47].
Les Orphelins occupèrent
les bâtiments jusqu’en 1860. Ces derniers furent vendus le 22-8-1861 à François
Boulanger-Bodet, négociant à
Binche.
Les bâtiments furent ensuite vendus à la
société de banque Pourbaix-Bernier et Cie. Suite à la déconfiture de cette
banque[48],
ils furent rachetés par le clerc de notaire Alphonse Mauroy, passant ensuite
aux mains de ses successeurs Albert et Camille Mauroy. Ces derniers louèrent la
maison vers 1912 à l’inspecteur principal de l’enseignement primaire, Adolphe
Ponthot [49].
Le bien fut vendu en 1919 au tailleur Armand Francq-Quinet, le bâtiment a appartenu récemment à M. et Mme Daniel
Derval-Janssens[50].
François Boulanger fit bâtir la grosse maison
bourgeoise à côté de l’ancien orphelinat qu’il avait acheté. Cette maison passa
ensuite par vente, à Omer Mabille [51],
négociant en vins, et en 1920, au Dr Albert Moriamé [52].
Elle fut enfin vendue en 1980 aux époux Lateir-Loir.
Nous extrayons du
recensement de l’an IV (1795) qui concerne dans la rue Lion Allart, la partie
qui à mon sens relevait du tronçon actuel de la rue des Orphelins :
D’une part, il y avait l’orphelinat avec à sa tête Marie-Barbe Courtois et 15
pensionnaires : 11 garçons et 4 filles.
D’autre part, il
n’existait alors que deux autres demeures, celle du Notaire Lecocq où résidait
aussi Emérentianne Lecocq et son époux, Jean-Pierre Cabrespinne, membre de
l’administration des hospices.
Dans la maison adjacente,
vivait le citoyen Gauthier, lieutenant des troupes de la République et son
épouse Sophie Stacquez. Cette dernière maison devint la maison de Louis-Eugène
Legendre, propriétaire, et de son épouse Malvinne Ghislain vers 1860. Vers
1900, c’était la demeure du marchand-tailleur Auguste Gigounon dit Victor et de
son épouse Julia Coquiart.
Rue Saint-Ulgiste
La rue
Saint Ulgiste relie la rue de la Biche à la rue des Orphelins. Sous l’ancien
Régime on l’appelait rue Lion Allard.
Les
plus anciennes mentions remontent elles aussi à la première moitié du XVIe
siècle :
Le
23-10-1546, Mathieu de Ransart , tapissier demeurant à Binche, vend à Robert
Moreau, prêtre chapelain de l’église de Binche, sa maison gisant en la rue Lyon
Allart, pour en jouir au noël prochain.
Ce dernier adhérite Catherine Levesque fille Nicolas Levesque (dit Bacqunot) et
de Jehenne Moreau sa sœur défunte. Si
Catherine termine sa vie sans héritiers, l’héritage ira à Michel Moreau, fils
Jules [53].
Le 19-5-1552, Jacques Prévost, fils François et
Amalberghe le Leup, veuve du dit feu Franchois, ont fait le partage de
l’héritage de 2 maisons se jouxtant en la rue Lyon
Allart tenant à la ruelle menant aux terres de la ville, elles
appartenaient au dit feu Franchois [54].
Le 12-8-1555,
Amalberghe le Leup veuve de François Prévost s’est fait morte au profit de
Baudechon Prévost le seul fils qu’elle a eu de son feu mari, lui accordant une
masure gisant en la rue Lyon Allart, tenant
aux rues des deux côtés et à Jacques Prevost, son beau-fils[55].
Le 9-2-1558,
la maison, jardinet, lieu et tenure qui furent à Jehan de Binche et auparavant
au Sr Robert Moreau en la rue Lyon Allart,
tenant à Andrieu Moyset et aux hoirs Pasquier Sauvenotte, est demeurée à
nouvelle rente selon l’ancienne loi, le 9-2-1558, à Jehan de Jeumont, clerc, au
prix de 17 s. 6 d. …[56]
Le 28-5-1561,
Andrieu du Quesne, jeune homme à marier, a baillé à rente à Lambert Bodart,
tisserand de toiles à Binche, une maison qu’il possède rue Lyon Allart
, tenant à Jean de Jeumont et aux hoirs Andrieu Moyset, à charge de 7 L . de rente, afin que l’acheteur en jouisse
sa vie durant, lui et sa femme Barbe Loyson et leurs hoirs s’ils en ont. Et à
défaut, si ces derniers décèdent sans hoirs, aller aux enfants du premier
mariage du dit Bodart avec Magdeleine Leclercq [57] .
Le 11-8-1561,
Jacques Thomas, charretier demeurant à Binche a vendu à Ursmer Moreau, peigneur
demeurant à Binche, et à sa femme Marguerite Hubin, une maison et jardin lui
appartenant, gisant rue Lyon Allart, qui fut à
Jehan de Siméon, tenant à celui-ci et au dit Jacques Thomas[58].Le 9-7-1573, Jean de Jeumont, greffier de la ville de Binche vend à Collart de le Joncquières, couvreur, une maison qu’il possède à la rue Lyon Allart à Binche[59].
Le Cahier des
cheminées de la ville de Binch cite en janvier 1715[60]
Les Orphelins pour leur maison 1 ayre
Nicolas Gallez pour sa maison 1 ayre
Charles Dumont pour sa maison 1 ayre
Les hoirs Ursmer Narez pour leur maison tenant à la
précédente 1 ayre
Jean Leghait pour sa maisonnette tenant à la précédente 1 ayre
Melchior Dardoix pour sa maison tenant à la précédente 1 ayre
Jean Boutry pour sa maison tenant à la précédente 1 ayre
Ursmer Stacquez pour sa maison tenant à la précédente 1 ayre
Jean-Baptiste Bosquet pour sa maison tenant à la
précédente 1 ayre
Charles Mahy pour sa maison tenant à la précédente 1 ayre
Les hoirs Antoine Meuran pour leur maison tenant à la
précédente 1 ayre
Les religieuses
Récollectines pour leur maison composant leur couvent, 12 ayres
Ursmer Stacquez pour sa
maison tenant à la porte de Million, 1 ayre
André Davesne pour sa petite maison joindante 1 ayre
Baudouin Rambour pour sa maison tenant à la précédente 1
ayre
La veuve Soupart pour sa maison tenant à la précédente 1 ayre
Ladite veuve Soupart pour sa maison tenant à la précédente 1 ayre
Les hoirs Jean Hamaide pour leur maison tenant à la
précédente 1 ayre
La veuve Lemair pour sa maison où elle réside 1 ayre
Jean-Baptiste
Carpentier pour sa maison faisant coing au Champ des Fèbvres 2
ayres
La veuve de l’avocat
Arnould pour sa maison tenant au Champ des Febvre 1 ayre
Le recensement de 1795 révèle:
Empain-Dulier 5 4 Cordonnier
Gravis-Bowin 2 1 Paveur
Petit-Bowin 2 Journalier
Gravis-Bowin 2 1 Paveur
Petit-Bowin 2 Journalier
Herlin-Petit 3 Tisserand
Marcq-Ramboux Tisserand
Marlier-N.N. Journalier
N.N. Caroline 2 Journalière
Godefroid-Dartevelle 2 3 JournalierMarcq-Ramboux Tisserand
Marlier-N.N. Journalier
N.N. Caroline 2 Journalière
Dussart (Veuve Dubru) 3 Journalière
Maricaux-Michel Tailleur
Trigallez (Veuve Leclercq) 4 Journalière
Petit (Veuf) 4 O/brasseur
Michel-Dusart 3 Journalier
Navez-Deberque 3 Journalier
Marlier (Veuf) 3 2 Journalier
Dessart-Lempereur 3 Journalier
Herlin-Baudiere Tisserand
Dusart-Hirsoux 3 Cordonnier
Hirsoux-Blondiau 3 Journalier
Legaux-Ramboux 2 Journalier
Regal-Dutienne 3 Journalier
Deprez-Philippe Journalier
Carlier-Dartevelle 3 4 Cordonnier
Empain-Coez 1 1 Journalier
Mayeur (Veuf) 1 Journalier
Maghin Philippine Indigente
Leclercq-Boucher 1 6 Indigent
Le 19-1-1816 l’autorité militaire décréta ceci:
Place de Binche. Ordre du jour
Nous Lieutenant colonel, commandant d’armes,
Considérant qu’il existe dans
cette ville plusieurs maisons de débauche et notamment celle de la femme
Delmotte, surnommée le Diable St Martin, dans une cave près de la porte de Mons
et la maison nommée Guiderasquin, veuve Chasseur, rue St
Fulgisse, dite rue à fumier.
Que plusieurs militaires ont été infectés en fréquentant ces
maisons
Qu’en outre les rues St Ursmer et
St Fulgisse sont remplies de filles de
mauvaise vie…il est défendu aux sous officiers et soldats de s’y rendre…[62].
LA RUE SAINT-URSMER
La rue Saint-Ursmer relie la rue de la Montagne à la
jonction des rues des Orphelins et rue Saint-Ulgiste. Elle est continuée par la
ruelle à Cafou et par le passage du Rempart Saint-Ursmer. Dès 1460 on trouve la
mention de la rue Bourdeloise pour cette rue [63] : « ..ruwe Bourdeloise allant vers Mellion.. »
Le 1-7-1563, il y a défaut de
payement de rente sur une maison sise rue Bourdeloise, appartenant à Baulduin
Deppe et Simon Hulin[64]
Le 24-10-1552, Gérard Moreau,
manouvrier et Catherine Moreau sa sœur, hoirs de feu Robert Moreau, avec
pouvoir de Me…Barbier, et de Jehan Gilbart,
exécuteurs testamentaires de leur père, ont vendu à Andrieu Moyset, marchand à
Binche, une maison acquise par le dit Robert à Jerôme Giz, gisant à front de la rue Bourdeloise, tenant audit Moyset et à Jerôme
Giz[65]
Le 21-2-1565, Bauduin Deppe et
Magdelaine du Bois, veuve de feu Simon Hulin, demeurant à Binche, pour leur
plus grand profit, ont mis à rente publique une masure qui leur appartient en la rue Bourdeloize, tenant à la veuve et
représentants Jacques Bruyère. Elle est demeurée à Franchois Brachelet[66].
La masure qui
fut à Jacques Courbet en la rue Lyon Allart, tenant à Jehan de Jeumont et à la rue Bourdeloise, est demeurée audit Jehan de Jeumont
à nouvelle rente selon l’ancienne loi , le 18-5-1564 au prix de 42 s. par an
Le partage
des rentes se fit en novembre 1567, Guillaume de le Motte et Abel du Moustier à
cause de sa femme, reçoivent 18 s.[67]
Le 10-12-1596 , Philippe Bourgeois, cordonnier demeurant à
Binche vend à rente héritable de 54
L . t., et à main-ferme à Pierre Lemuyau, coutelier au
même lieu « une maison, chambre, cave et ediffice, lieu et tenure que
le dit Bourgeois avoit a luy appertenant dans la ville de Binch à front la rue
Bourdeloise, faisant coing à la rue Lyon Allart, tenant à un aultre héritaige
dudit Philippe Bourgeois » [68]
Rue de Saint-Ursmer
Pierre Rambour pour sa maison venant de Dupuis 1 ayre
La veuve Jean Leghait pour sa maison tenant à la
précédente 1 ayre
Les hoirs liévin Brasseur pour leur maison tenant à la
précédente 2 ayres
La veuve Nicolas Blairon pour sa maison de Paul Lemy 1 ayre
Le recensement de l’an IV (1795) renseigne une rue
essentiellement ouvrière:
Couple/famille
|
Adultes
|
Enfants + 12 ans
|
-12 ans
|
Profession
chef famille
|
Baudoux-Marlier
|
4
|
Journalier
|
||
Blondiau-Rougez
|
4
|
4
|
Journalier
|
|
Boudart-Roulez
|
3
|
4
|
Journalier
|
|
Bourgeois (veuve)
|
Journalière
|
|||
Boussart-Vengelaire
|
5
|
Perruquier
|
||
Bury-Empain
|
1
|
1
|
Marchand
|
|
Dartevelle (veuf)
|
2
|
Journalier
|
||
Deliège-Beaurin
|
5
|
1
|
Journalier
|
|
Derval-Deliège
|
1
|
Journalier
|
||
Dutienne-Deprez
|
2
|
Journalier
|
||
Empain-Blairon
|
1
|
3
|
5
|
Cordonnier
|
Goffaux-N.N. M.Thérèse
|
2
|
Journalier
|
||
Haigne-Dumont
|
2
|
Journalier
|
||
Marlier (veuve Roulez)
|
4
|
Journalière
|
||
Michel (veuve)
|
journalière
|
|||
Navez-Dufayt
|
3
|
Journalier
|
||
Quinaut
|
Journalier
|
|||
Ramboux (veuf)
|
5
|
3
|
Journalier
|
|
Rombaux-Danis
|
5
|
2
|
Journalier
|
|
Skivée-Boury
|
1
|
Journalier
|
||
Skivée-Dutienne
|
Journalier
|
|||
Duby-Blondeau
|
2
|
Journalier
|
||
Goffaux (veuve)
|
1
|
1
|
Journalière
|
|
Bury-Lecomte
|
Marchand
|
|||
Lavesne (veuf)
|
2
|
Journalier
|
||
Godefroid-Dubru
|
2
|
Ardoisier
|
||
Coez-Grégoire
|
Journalier
|
CAFOU (ruelle à --)
Continuation de la rue
St.-Ursmer, la ruelle à Cafou, mène au rempart St.-Ursmer, elle est continuée
par le chemin de ronde dit le passage du rempart. Il est probable qu’on
l’appelait auparavant sentier allant aux terres de la Ville. La dénomination
« Cafou » existait déjà au début du XVIIIe s. comme nous l’apprennent
ces extraits de textes :
1711 : « Philippe
Bourgeois sur sa masure et jardin faisant coing à la ruelle
Caffou... »[70].
11-5-1717 : «...deux
petits jardins autrefois masures faisant coing à la rue Margot du Fayt et rue Caffoue.. » [71].
Le 12-2-1885, le Conseil communal
décide de prier l’architecte Mahieu d’élaborer un projet pour le percement de
la ruelle à Cafou [72].
Le 26-8-1896, le conseil communal
sur rapport de l’échevin Mauroy, décide l’élargissement de la ruelle à Cafou et
faire dresser l’alignement[73].
SAINT-URSMER (Passage du
rempart --)
Le 24-5-1880, eut lieu une
pétition des habitants du Faubourg Saint-Jacques tendant à supprimer le passage
du rempart Saint-Ursmer[74].
14-1-1901, le Conseil communal
décide de procéder aux dispositions préliminaires d’enquête sur le projet de
suppression du passage du rempart Saint-Ursmer et du percement de la ruelle
Cafou et charge le Collège de négocier avec les Sr Delatour et Deprez sur le
prix maximum de 1500 fr. à titre d’indemnité pour la fermeture de cinq petites
habitations sur le dit rempart Saint-Ursmer [75].
La rue des Trois Escabelles relie
les actuelles avenues Charles Deliège et rue de la Biche,
Ce fut d’abord une ruelle
suivant les fossés de la première enceinte de la ville, partant de la porte à
le Mère-Dieu (porte Notre-Dame). En 1396, on utilisa les fossés
« ensuivants » pour tracer cette « nœve rue », longtemps
simple ruelle bordée de courtils, qui devint au XVIIe s. la rue des Trois
Escabelles, nom d’un établissement se trouvant à proximité.
Selon la tradition orale de la
fin du XIXe s. on appelait la rue des Trois Escabelles, ruwe Flore Garain
On cite en 1669 : « De Jan du Trie sur sa maison
que fut à Jean Briel en la rue des Trois Escabelles… »[76]
Le Cahier des cheminées de la ville de Binch de
janvier 1715 signale sept maisons [77] :
Rue des Trois Scabelles
Jacques-Albert Pucez pour sa maison et la suivante 1 ayre
Louys Dequesne pour sa maison tenant à la précédente 2 ayres
Le même pour sa maison tenant à la précédente 3 ayres
Le même pour sa maison tenant à la précédente 1 ayre
François Buisserez pour sa maison tenant à la précédente 2 ayres
Louys Dequesne pour sa maison tenant à la précédente 1 ayre
La veuve Lenglez pour sa maison en la dite rue 1 ayre
Le 1er pluviôse an 10
(21-1-1802), on peut lire sur le Bordereau des biens et rentes de l’église
non déclarés au domaine national et destinés au Bureau de Bienfaisance [78] :
La veuve Cordier née Fourmaux, sur sa maison au coin de la
rue des Trois Escabelles et de celle de l’Issue
du Cerf.
Le recensement de l’an IV (1795) renseigne 15 foyers :
Couple/Famille
|
Adultes
|
Enfants + 12 ans
|
-12 ans
|
Profession chef famille
|
Blairon-Boussart
|
Tonnelier
|
|||
Cambier-Stassart
|
3
|
Cordonnier
|
||
Claise-Delhaye
|
4
|
Cabaretier
|
||
Claise-Howez
|
Tonnelier
|
|||
Cordier (Veuf)
|
1
|
2
|
Tailleur
|
|
Cuaz-Brunez
|
5
|
Marchand
|
||
Lecompte
|
3
|
Bourrelier
|
||
Lenoir-Delforge
|
3
|
Ex commis d’Etat
|
||
Monchaux Isabelle
|
Dentellière
|
|||
Navez-Babusiau
|
Bricteur
|
|||
Navez-Debaise
|
3
|
Cabaretier
|
||
Ramboux-Deprez
|
3
|
Cordonnier
|
||
Redon-Renoir
|
2
|
Chapelier
|
||
Samain-Lavaux
|
3
|
Tailleur
|
||
Stacquez-Coppin
|
1
|
Tanneur
|
[1] A.V.B. 01-00-01-9/124.
[2] Procédure coutumière du
Hainaut.
[3]
A.E.M. Embrefs, reg. 2, f° 98 v°. Tous les textes cités, datant du XVIe. s.
sont des transcriptions du baron Moreau, ces documents ont disparu lors de
l’incendie des archives de l’Etat à Mons pendant la guerre 1940-1945.
[5] Entrepresure : tout ce que le bien comprend.
[6] A.E.M. registre 3 des criées.
[7] A.E.M. registre 3 des criées.
[8] A.E.M. registre 3 des criées.
[9] A.E.M. Embrefs, reg. 6, f° 8.
[10] A.E.M. Embrefs, reg. 6, f° 117.
[11] A.E.M. Embrefs, reg. 6, f° 123.
[12] A.E.M. Embrefs, reg. 6, f° 178.
[13] A.E.M. Notariat, 13.
[14] A.E.M. Notariat, 15.
[16] A ce sujet, voir A. GRAUX, La gendarmerie de
Binche, dans bulletin SAAMB, avril 2002, p. 7-8.
[17] A.V.B.
01-00-01-21.
[18] Le Cerf était l’auberge qui devint l’hôtel du Roi
d’Espagne, située sur la Haute Cauchie (Grand-Rue). Une issue, sortie des
diligences s’ouvrait à l’arrière et donna son nom à la rue.
[19] A.V.B.
01-00-01-9/124.
[20] A.E.M. Rentes reg. 1.
[21] A.E.M. registre des criées n°4 , f° 126.
[22] A.E.M. Embrefs, reg. 5 , f° 54 v°.
[23] A.E.M. Embrefs, reg. 6, f° 50 v°.
[24] A.E.M. Registre des criées n°3.
[25] A.E.M. Notariat, 13.
[26] A.E.M. Notariat, 14.
[27] A.V.B. 4070.
[28] S.G. A.E.M. Gr. Sc.
[29] A.V.B.
11-00-01-54.
[30] S.G. A.E.M. Gr.
Sc.
[31] L’astérisque veut dire que c’est une personne du
service.
[32] LEJEUNE T. Histoire de la ville de
Binche, p.17.
[33] A.E.M. Rentes Gr. Sc.
[34] A.E.M. Embrefs, reg. 6, f° 86 v°.
[35] A.V.B.
01-00-01-9/124.
[36] A.E.M. Embrefs, reg. 1 f° 92
v°.
[37] A.E.M. Embrefs, reg. 1.f° 111.
[38] A.V.B.
00-00-01-14.
[39] A.G.R. 1093 ou 1903. Haut. 66 cm½. Larg. 101,5 cm .
[40] A ce propos voir : THYRION F., Par delà les
terrils, 15-2-1920 n° 1 à 11, pp. 243-248, et, Mathieu E. Par delà les terrils, 15-3-1920 1 à 12, pp.
265-267.
[41] Lecocq Hyppolite-François-Joseph, ° Fontaine-l’Evêque
1744 env., † Binche 24-2-1829, x Antoine Catherine.
[42] Lecocq Alcide-Hubert-Paul, ° Binche 18-8-1803, y †
1865.
[43] Lecocq Charles-Célestin-Joseph, ° Binche 2-5-1818, y
† 5-12-1880, x Binche 2-2-1878, Maghin Victorine, ° Merbes-Le-Château 4-9-1843.
[44] Voir à ce sujet A. GRAUX, Une institution
binchoise disparue : les Orphelins, dans bulletins SAAMB , octobre
2003, pp.5-12 ; novembre 2003, pp.4-9 ; décembre 2003, pp.3-10.
[46] A.V.B. 11-00-02-06. Comptes de 1638-1639.
[48] Pour en savoir plus sur la Banque de Binche, voir A.
GRAUX, Binche, des métiers et des hommes. L’activité bancaire, dans Les
Cahiers Binchois, n° 16, 1998,pp. 157-161.
[49] Ponthot Adolphe-Emile, ° Rousies (Fr.) 19-9-1858, x
Maghe Marie. Ils vivaient avec leur fils Emile Adolphe, ° Peissant 22-7-1882,
avocat.
[50] Nous devons
ces informations à Mme Derval que je remercie vivement.
[51] Mabille Omer, °
Binche 3-2-1872, x Rœulx 7-7-1898, Mueller Jeanne, y° 4-5-1869.
[52] Moriamé Albert, ° Buvrinnes 11-5-1887, x Duray
Aurélia, ° Ecaussinnes-D’Enghien 29-2-1892.
[53] A.E.M. Embrefs, reg. . 1 f° 89 v°.
[54] A.E.M. Embrefs, reg. 1 f° 74.
[55] A.E.M. Embrefs, reg. 3 f° 38.
[56] A.E.M. Reg. 1 des rentes, f° 61 .
[57] A.E.M. Embrefs, reg. 2,
f° 14 v°.
[58] A.E.M. Embrefs, reg. 2,
f° 19.
[61] La rue Lion Allard ici recensée est l’actuelle rue
Saint-Ulgiste plus la rue des Orphelins. Comprenant en outre la portion de la
rue Lucien Roland allant de la rue des Orphelins à la porte de Million (rue des
Boulevards).
[62] A.V.B. 2665.
[63] S.G. A.E.M. rentier du
chapitre.
[64] A.E.M Gr. Sc., f° 29.
[65] A.E.M. Embrefs, reg. 1 f° 79.
[66] A.E.M. Registre des criées n° 2, f° 47 v°.
[67] A.E.M. Rentes, reg. 1 , f° 80 v°.
[68] A.V.B.
00-00-02-50.
[69] A.V.B. 00-02- 02-3.
[70] A.V.B.
11-00-01-71.
[72] A.V.B.
01-00-02-17/8773.
[73] A.V.B.
01-00-01-21.
[74] A.V.B.
01-00-01-19/4854.
[75] A.V.B.
01-00-01-21.
[76] A.V.B.
11-00-01-54.
[77] A.V.B. 00-02-02-3.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire