L'ECOLE DOMINICALE DE BINCHE AU XVIIIe SIECLE
Alain GRAUX
Si l'histoire de l'école
secondaire binchoise est bien connue, celle de l'école dominicale l'est bien
moins.
François Deschamps fut admis
instituteur le 5 septembre 1709, il fut révoqué le 22 juin 1720, il était
accompagné d'un second maître, Gilles Postel, depuis le 19 mai l7l9, mais ce
dernier décède le 6 mars 1722.
Jacques Crombeau est nommé
sous-maître le 31 mars 1722.
L'école dominicale est reprise
par les Augustins le 18 septembre l732, mais ils y renoncent le 15 juillet
1737.
Jacques Crombeau est rétabli
maître le 9 octobre 1737, Jean du Bois, prêtre, lui succède le 20 octobre 1740,
il démissionnera le 7 novembre 1740, il sera remplacé le 18 mars 1741, par
Nicolas Vigneron, prêtre.
Entretemps, Pierre-François
Maulrez était devenu sous-maître le 7 novembre 1740. N. Vigneron démissionnera
le 8 juin 1742.
L'audience du Magistrat du 30
Juin 1742 nous apprend comment fonctionnait l'école à cette époque :
« Conditions pour le maître de l'école dominicale de la ville de Binch.
Les écoliers devront tous les jours à huit heures entendre la messe
dans l'église paroissiale, conduits par leur maître et reconduits par luy à
l'école dominicale pour y être enseignez depuis huit heures et demy jusqu'à
onze heures et l'après midi depuis une heure à quatre.
Ceux qui doivent travailler seront enseignez depuis onze heures jusqu'à
douze et l'après midi depuis une heure jusqu'à deux.
Le maître leur fera le catéchisme trois fois la semaine, scavoir le
lundi et mercredi depuis trois heures jusqu'à quatre et le samedi depuis une
heure jusqu'à deux heures et demie de relevée.
Il devra veiller que les écoliers fréquenteront la grande messe,
sermons et autres offices de la paroisse.
Il les conduira les jours de fêtes et dimanches au catéchisme, deux à
deux empêchant qu'ils vagabondent pendant ce temps, qu'ils jouiront de pierres,
ardoises et autres et généralement faire ce qu'à bon maître d.'école appartient
et convient conformément à la synode, que ceux du Magistrat devront faire
observer.
Le maître jouira de cent florins chacun an, dont cent cinquante livres se
payeront annuellement par la ville, vingt-cinq par les orphelins et autres
vingt cinq livres par la recette des pauvres, desquelles il sera tenu de donner
chacun an trente livres à Pierre-François Maulrez enseignant les enfants en dessous
de sept ans seulement, le tout jusqu'à ce que messieurs du Magistrat trouveront
bon de continuer ledit Maulrez dans sa charge.
Ledit Maître d'école dominicale jouira de la maltôte de dix tonneaux de
bonne bière chacun on de soixante lots chaque, à brasser dans cette ville. Il
jouira de la maison de la dite école dominicale, plus de l'exemption du ghait
(guet), garde et logement.
Il percevra de chaque écolier pour apprendre et lire, trois patards et de
ceux apprenant à écrire quatre patards par mois de chaque
Bien entendu que des pauvres et orphelins, il ne pourra rien percevoir,
lesquels cependant devront être enseignez comme les autres ensuite de la liste
qui lui sera délivrée par les maîtres des pauvres.
Sous ces conditions, Messieurs du Magistrat eu égard aux bons témoignages
receux sur Nicolas François-Joseph Philippron et qu'il possède les principes de
la langue latine et françoise, l'ont préféré à
tous autres postulans et qu'icelui a accepté avec promesses d'accomplir
toutes les avant dites conditions et comme il n'est point fait mention par la
criée de la ferme des biens et revenus de cette ville, de l'exemption du maître
d'école, icelui devra seul en jouir de l'exemption prédite de 10 tonneaux à
commencer le premier août 1743 et comme ledit maître requiert Messieurs du
Magistrat de luy faire construire une cave dans ladite école dominicale, ou il
n'y en a pas. Soit mémoire que ledit Philippron a commencé à enseigner le 1er
août 1742 ».
Ce dernier eut une longue
carrière, il décéda le 3l juillet 1793.
Après examen, Constantin Toubeau,
ci-devant ermite de Sainte-Appoline à Epinois, fut nommé le 17 août 1793, mais
la révolution française aura raison du sort de l'école dominicale comme de tant
d'autres institutions issues de l'église.
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